mercredi 1 juillet 2015

Billets-2017 avec DSK !!!


2017 avec DSK !!!
  
“Jack Is Back”. Le 21 juin dernier, Dominique Strauss-Kahn faisait son apparition sur le réseau social Twitter à travers ce post mystérieux. Simple retour médiatique pour certains, début d’un retour politique pour d’autres… 36% des français souhaiteraient qu’il devienne ministre. Analyse du politologue Pierre Lascoumes.

Le 28 juin dernier, un sondage IFOP pour le média Atlantico révélait que 36% des français souhaiteraient voir l’ancien directeur du Fond monétaire international (FMI) intègrer le gouvernement. Un chiffre étonnant après les affaires du Sofitel et du Carlton dans lesquelles Dominique Strauss-Kahn a été mis en cause. Pour Pierre, Lascoumes, chercheur au CNRS et auteur de plusieurs enquêtes sur la tolérance des français à l’égard de la corruption politique, “le lien idéologique entre le candidat et le citoyen est toujours très fort”.

Pensez-vous que Dominique Strauss-Kahn prépare son retour ?
Je ne peux pas dire ça, je constate simplement ce qui se passe. Prenez par exemple le cas d’Alain Carignon (ex maire de Grenoble, et ancien ministre de la Communication du Gouvernement Balladur de 1993, Ndlr) qui avait été condamné à une peine de prison pour corruption et abus de biens sociaux. Pourtant, après sa libération, il n’avait qu’une idée en tête: revenir au pouvoir.

Alain Juppé, lui a pris l’essentiel de la responsabilité des emplois fictifs de la mairie de Paris. Il est parti faire une abstinence de deux ans au Canada. Aujourd’hui, et beaucoup trouvent aujourd’hui que c’est un homme politique très crédible. Une mise en cause très grave, comme celle de Dominique Strauss-Kahn, ne les arrête pas.

Comment expliquez-vous que, malgré tout ça, ces hommes politiques trouvent un soutien populaire ?
Ce qui est frappant c’est que même si certains hommes politiques ont été condamnés par la justice, ce n’est pas pour autant qu’ils subissent un opprobre social. Charles Pasqua a été condamné deux fois, et mis en cause dans un nombre incommensurable d’affaires. Pour autant, il est longtemps resté un homme influent, élu dans sa circonscription.

Dès qu’il y a des scandales, on raisonne toujours comme si le respect du droit et de la morale était une valeur fondamentale. Mais dans la pratique, ça ne se passe pas comme ça. Dès qu’il s’agit d’élire quelqu’un, bien évidemment ces facteurs existent, mais ils sont complètement minorés par d’autres, beaucoup plus puissants. Le lien idéologique entre le candidat et le citoyen est toujours très fort, il n’est pas effacé par les déviances ou les délinquances.

Quels sont ces critères “plus puissants” ?
Ce sont des critères d’efficacité pragmatiques. Les citoyens raisonnent de la sorte : “Est-ce que telle personne est capable d’obtenir tels résultats pour notre ville, notre département, ou notre pays ?” Or, Dominique Strauss-Kahn a une réputation de grand économiste, c’est aussi un orateur remarquable. Le reste, paraît comme un pêché véniel…

DSK a-t-il encore sa place au sein du parti socialiste ?
Le parti socialiste est dans une situation de déliquescence. Beaucoup d’électeurs socialistes ont du mal à imaginer François Hollande demander un deuxième mandat face aux résultats qu’il a obtenu. De plus, à l’intérieur du PS, la gauche marque une telle opposition à Manuel Valls que ça risque d’être compliqué pour lui. L’ex directeur du FMI a, sans doute, compris qu’il avait un créneau à prendre.


Il a l’impression d’avoir raté un premier tour en 2012 et se donne une deuxième chance. DSK doit se dire qu’il est peut le seul capable de s’opposer à Sarkozy et Marine Le Pen.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire