mardi 31 mars 2015

lundi 30 mars 2015

dimanche 29 mars 2015

Dessins de presse


Dessins de presse

samedi 28 mars 2015

vendredi 27 mars 2015

Billets-House of Cards : une troisième saison bien terne


House of Cards : une troisième saison bien terne

House of Cards est en quelque sorte un symbole. Habituellement chasse gardée des chaînes télévisées nord-américaines, les séries TV grand public commencent à être produites directement par les sites de streaming. Si Netflix a commencé timidement avec Lilyhammer, une série relativement peu connue, le site de streaming a ensuite frappé un grand coup avec ce remake d’une mini-série britannique culte. Réunissant un casting prestigieux (Kevin Spacey et Robin Wright dans les rôles principaux, mais également Kate Mara et Corey Stoll), la série montre dès ses débuts une qualité de production excellente, une intelligence d’écriture des scénarios et un rythme haletant. Le succès rencontré par House of Cards est le précurseur d’autres séries produites par Netflix (Orange is the new black, Marco Polo, Unbreakable Kimmy Schmidt…). À tel point qu’aux États-Unis, des fournisseurs d’accès Internet (Comcast) et des chaînes traditionnelles (HBO) commencent à se lancer dans ce nouveau marché lucratif du streaming en ligne. Mais ceci est une autre histoire.

Du côté de House of Cards, on atteint l’âge de maturité, avec une troisième saison où on avait du mal à voir dans quelle direction les scénaristes allaient maintenant pouvoir se tourner. Les deux premières saisons avaient en effet été centrées sur l’ascension au pouvoir de Frank Underwood, d’abord au poste de vice-président à la fin de la saison 1, puis de président à la fin de la saison 2. Difficile de continuer dans la même dynamique à présent que l’anti-héros du show occupe le poste le plus important du monde politique américain. De plus, si les deux premières saisons avaient été en partie marquantes par des personnages antagonistes diaboliquement calculateurs (notamment le milliardaire Raymond Tusk), on peinait à voir qui allait pouvoir s’opposer à Frank maintenant qu’il occupe la Maison Blanche. Ces craintes ne sont qu’en partie résolues par cette saison 3, notamment pour la simple raison que le show s’oriente dans une nouvelle direction, malheureusement pas encore assez approfondie pour s’en faire un avis définitif.


Tout d’abord, la saison 3 a l’intelligence de sauter les mois suivant l’investiture du nouveau président, l’équivalent de la période de grâce de l’autre côté de l’Atlantique. On arrive donc au moment où sa popularité est au plus bas et où Frank doit se relancer dans la perspective des élections présidentielles de 2016. Le Parti Démocrate décide alors de soutenir un autre candidat pour ces élections, jugeant que Frank Underwood ne possède pas suffisamment de chances de gagner. On se heurte là encore une fois à un des principaux défauts de la série : le manque de réalisme. Cherchant à aller de rebondissement en rebondissement, le scénario a une tendance certaine à laisser de côté la plausibilité des actions de ses personnages. En effet, il apparait hautement improbable qu’un parti américain (que ce soit chez les Démocrates ou les Républicains) cherche à nominer un candidat autre que le président actuel si celui-ci est de son camp, et ce malgré le manque de popularité de ce dernier. En effet, l’expérience étant considérée comme un facteur important dans la vie politique américaine, le président sortant bénéficie automatiquement d’un avis favorable sur ce plan. De plus, le nombre de mandats de président est limité à deux par la Constitution, ce qui limite théoriquement la mainmise d’une personne sur la vie politique américaine (en réalité, cela se produit via des familles comme les Kennedy, les Bush, les Clinton…).
L’opposition à Frank au sein du parti démocrate est, comme dans les saisons précédentes, assez décevante. Bien que certains personnages œuvrent dans l’ombre, la majorité des Démocrates sont bien loin de Frank Underwood en termes de manigances. Quant aux Républicains, ils sont quasiment absents de cette saison. Le scénario se voit alors contraint de recourir à des coups du sort pour redonner un peu de suspense et le principal antagoniste de la saison se trouve être au final le président russe, ayant une ressemblance assez marquée et probablement volontaire avec Vladimir Poutine. Seul celui-ci se trouve être un adversaire à la hauteur de Frank Underwood, bien que l’on tombe là dans un des autres défauts de la série à savoir la surestimation de l’intelligence des hommes politiques, capables de créer des plans élaborés sans jamais commettre d’erreur. Comme le faisait justement remarquer Reason l’an dernier, on a du mal à imaginer les membres actuels du Congrès américain s’engager dans des stratagèmes aussi compliqués sans que rien n’aille de travers. Il faut toutefois reconnaître que cette saison fait un pas dans la bonne direction en faisant commettre quelques faux pas au couple Underwood, visiblement atteint de l’ivresse du pouvoir.


Dans les autres points peu crédibles de cette saison, on notera le programme politique de Frank, basé sur des coupes budgétaires dans Medicaid et Medicare, les principaux programmes d’assistance sociale aux États-Unis. On a du mal à imaginer ne serait-ce qu’un instant un homme politique remettre en cause l’équivalent de la Sécurité sociale française, et encore moins un Démocrate, sans que cela ne ruine définitivement sa carrière politique. Frank cherche également à se débarrasser d’un membre de la Cour Suprême atteint de la maladie d’Alzheimer à la candidature démocrate aux élections afin de le remplacer par sa principale rivale. Il évoque le scandale que cela ferait dans la presse, mais n’a apparemment pas l’idée de faire fuiter l’information lui-même. Pourtant, ce genre d’actions était partie intégrante de sa stratégie dans les saisons précédentes. Enfin, on notera également le parcours étrange de son allié habituel Doug Stamper dont le rôle vraisemblablement imprévu au casting de cette saison semble avoir été écrit de manière précipitée. Dans la direction opposée, le Républicain Hector Mendoza semblait devoir jouer un rôle important dans cette saison, mais se retrouve écarté étrangement après une poignée d’épisodes (la raison officieuse semblant être que l’acteur ait obtenu un rôle en parallèle dans American Crime).

En revanche, la nouvelle orientation à laquelle je faisais référence au début de cet article, est nettement plus intéressante et présente même le principal attrait de cette nouvelle saison. Après deux saisons où le couple Underwood paraissait un bloc uni que rien ne pouvait ébranler, on commence à voir apparaître les premières fissures. Les ambitions sans fin des deux personnages finissent par entrer en conflit et on transite lentement de l’alliance que l’on connaissait à une situation de quasi-adversité. Cet arc scénaristique ne fait visiblement que commencer et constituera probablement une partie majeure de la prochaine saison, mais l’étude des relations entre Frank et Claire est un tournant majeur de la série. Moins orienté politique mais davantage sur l’étude de personnages, la série montre une nouvelle facette intéressante et à laquelle on ne s’attendait pas forcément.

Si cela ne suffit pas à sauver cette saison, d’un niveau nettement plus faible que les précédentes, on peut espérer qu’elle anticipe une prochaine saison plus excitante autour de l’élection présidentielle de 2016. Moins cynique et plus réaliste que par le passé, House of Cards semble plus en phase avec le monde politique réel, mais cela lui fait perdre également plusieurs de ses points forts. Cette nouvelle direction, faite de l’adjonction d’une dose de subtilité, pourrait cependant se révéler un choix gagnant sur le long terme. Saison de transition ou début de la fin pour House of Cards, il est probablement encore trop tôt pour en juger, mais cette troisième saison nous laisse clairement sur notre faim.



Source contrepoints.org

jeudi 26 mars 2015

mardi 24 mars 2015

Infos santé-La Vérité sur vos médicaments


La Vérité sur vos médicaments

La Vérité sur vos médicaments (Odile Jacob) a été rédigé par quatre professeurs de médecine. L'ouvrage vise à répondre aux inquiétudes et au manque d'information des patients.

Ils veulent « dire la vérité sur les médicaments ». Ce matin, quatre professeurs de médecine lancent une campagne médiatique autour d’un livre qui promet de faire du bruit, La Vérité sur vos Médicaments (Odile Jacob). Un pavé de 600 pages pour répondre aux doutes des patients désabusés par les scandales à répétition et le flux d’informations contradictoires.

« Les malades et leur entourage ne savent plus à quel saint se vouer. Qui croire ? Faut-il se méfier des médicaments ? Peut-on faire confiance à son médecin ? Les experts sont-ils tous ‘achetés’ ou ‘vendus’ ? Consommons-nous trop de médicaments ? », s’interrogent les auteurs en quatrième de couverture.

« Analyse indépendante, réponses scientifiquement validées »
Jean-François Bergmann, François Chast, André Grimaldi et Claire Le Jeunne veulent tout dévoiler. Les calculs de l’industrie pharmaceutique, les bénéfices et risques réels des molécules, les plus ou moins bonnes pratiques des médecins… Ils promettent une « analyse indépendante, sans parti pris » sur toutes les grandes classes de médicaments, ainsi que des « réponses scientifiquement validées » à des questions aussi variées et complexes que « les statines sont-elles nécessaires ? », « les vaccins sont-ils dangereux ? » ou encore « la cigarette électronique marche-t-elle ? ».

Pour ce faire, ils entendent bien sûr montrer patte blanche. Les droits d’auteur seront versés à la Fondation pour la recherche médicale. En avant-propos, chaque auteur a pris le soin de déclarer ses liens d’intérêt avec les laboratoires. De même, les éventuels conflits d’intérêts des 28 spécialistes interrogés pour établir cet ouvrage ont été passés au crible.

« On n'a pas réédité la Bible ! »
Malgré cela, le lecteur ne trouvera certainement pas dans ces lignes la vérité sur les médicaments. « On ne prétend pas avoir réédité la Bible ! nuance François Chast, chef du service pharmacologie-toxicologie de l'Hôtel-Dieu. Mais on a le sentiment que tout n’a pas été fait pour assurer la transparence de l’information. On s’est dit qu’il fallait réactualiser la connaissance sur les médicaments, à l’aune de l’actualité et des scandales qui désabusent le patient ».

Plus qu’une réponse unique, les auteurs livrent une description honnête de l’avancée des savoirs sur les médicaments. Ils tentent d’idientifier les certitudes et les zones d’ombre qui les entourent. « On dispose d’acquis incontestables. D’autres sujets suscitent de vifs débats. En fait, de nombreuses questions restent en suspens dans le livre », précise François Chast.

« A 32, on dit moins de bêtises que seul »
Qu‘en est-il de la légitimité des auteurs ? Combien ont, avant eux, tenté de déterminer la vérité de telle ou telle molécule ? « Il ne s’agit pas d’affirmations péremptoires, nous ne sommes pas plus légitimes que les autres. Nous avons réuni des personnes de confiance pour faire ce livre. A 32, on prend moins le risque de dire des bêtises que lorsqu’on est seul », sourit François Chast.

Une attaque à peine déguisée contre Philippe Even, auteur d’un ouvrage qui entend établir la vérité (encore elle !) sur les statines, et dénoncer leurs dangers ainsi que leur mauvais usage. Son titre : La vérité sur le cholestérol.

« Une analyse biaisée, parsemée de contre-vérités, d’erreurs » et de « jugements à l’emporte-pièce », dénonce le diabétologue André Grimaldi dans un extrait accusateur de La Vérité sur vos Médicaments. « Des milliers de patients ont arrêté leur traitement, alors qu’on dispose d’éléments très fiables sur l'efficacité et le bénéfice des statines chez les personnes à risques », confirme à Pourquoidocteur l’un des spécialistes interrogés par les auteurs du livre, Eric Bruckert, chef du service d'Endocrinologie de la Pitié-Salpétrière.

Etablir des vérités, en rétablir d’autres, délimiter leurs contours : telle est la prétention de cet ouvrage. « Ce livre n’est pas un guide exhaustif portant sur l’ensemble des médicaments. Pardon à ceux qui se sentiraient frustrés de ne pas y retrouver ceux figurant sur leurs ordonnances, s’excusent les auteurs en préambule. Notre objectif est plus de décrire pour comprendre, de comprendre pour analyser, d’analyser pour proposer ».


Source pourquoidocteur.fr

lundi 23 mars 2015

Dessins de presse


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dimanche 22 mars 2015

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samedi 21 mars 2015

vendredi 20 mars 2015

Billets-Médecins salariés de la Sécu… pour les nuls


Médecins salariés de la Sécu… pour les nuls

La Sécu va détenir le porte-monnaie et décidera ce qu’elle paye et sous combien de temps. Quelle profession accepterait d’être soumise à ce point-là ? Même les fonctionnaires ont une rémunération fixe et régulière, qui ne dépend pas du bon vouloir de leur employeur. Rappelons à ceux qui font semblant de l’ignorer que la Sécu est déficitaire, elle n’a plus d’argent. Vous accepteriez, vous, de signer un contrat avec un employeur en faillite ?

Qu’arrive-t-il quand il y a déficit ? Certains médicaments sont déjà moins remboursés, et un jour, on dira aux médecins qu’il n’y a plus assez d’argent pour les payer. Il sera d’autant plus facile de rejeter la responsabilité du « trou de la sécu » sur eux. Quel moyen auront-ils pour faire valoir qu’ils ont fourni un travail qui doit être payé ? Aucun. Ils seront soumis à celui qui les paye. Si celui-ci décide qu’il « gèle » les rémunérations, il faudra s’y plier.

Le tout sans bénéficier bien entendu du moindre avantage accordé habituellement au salarié : 35 heures hebdomadaires, congés payés, cotisations sociales et retraite du salarié, arrêts maladie payés au bout de quelques jours. Non : le médecin sera soumis à son employeur, au même titre qu’un salarié, mais comme un professionnel libéral, il continuera  à avoir les cotisations, les montants d’assurances et de protection égale à zéro.

Pour faire passer la totalité de cette loi stupide, les socialistes allument les contre-feux les plus saugrenus.

Premier contre-feu : « l’accès aux soins des plus pauvres » : c’est un beau contre-feu comme seuls les socialistes savent en abuser. Les plus pauvres ont déjà accès à l’AME et à la CMU ; les autres, donc, ne pourraient pas demander que le médecin attende pour encaisser leur chèque ? Le méchant médecin refuserait de le faire ? Allons, qui l’a demandé, et combien ont eu une réponse négative ? Des chiffres ! Les opticiens, attendent souvent que le patient soit remboursé avant d’encaisser le paiement. Il y a donc bien des arrangements pour que jamais le patient ne soit gêné.

Quel patient se rend chez le médecin libéral, en étant pauvre au point par exemple de ne pas avoir de téléphone portable ? Cet accessoire devenu tellement vital que le budget ménager qui lui est consacré est devenu incontournable, au détriment du budget de la santé ? On ne pourrait pas avancer 23 euros remboursés en quelques jours, mais on pourrait se payer un abonnement téléphonique ? Voire plusieurs dans la famille ? Allons, les politiques, descendez un peu sur la planète des vrais gens qui travaillent !
Deuxième contre-feu : des amendements ont été déposés concernant l’anorexie des mannequins  (vous avez bien lu, c’est aussi dans la loi), supposés tellement consensuels que la loi tout entière aura l’approbation de la population. Une façon de valoriser celle-ci en bannissant les mauvaises pratiques du monde de la mode et surtout en mettant à l’abri du danger des milliers d’adolescentes fragiles. Qui n’adhérerait pas au projet ? C’est encore une idée du député PS Olivier Véran, qui n’est jamais à court d’idées puisqu’il vient aussi de suggérer que les médecins hospitaliers travaillent jusqu’à 72 ans.

Aux journalistes qui soutiennent cette loi sans en voir le danger, imaginez votre situation si l’État décidait de vous payer directement dorénavant. Chaque année, on vous donnerait les consignes à suivre : moins de choix personnel de la part de votre rédacteur en chef, mais une ligne éditoriale fixée par l’État. Qui paye si vous la respectez. Aux cinéastes, aux chanteurs, si c’est l’État qui vous payait directement en fonction de votre manière de filmer, des paroles de vos chansons ? Au boulanger, au boucher, fournissant un produit tout aussi vital que la santé, si on vous demandait de ne vendre que des produits sans gras ou sans sucre (pour respecter les consignes alimentaires de l’État), et si votre rémunération dépendait uniquement du respect des consignes énoncées par le gouvernement ? Vous seriez payés en fonction de votre degré d’obéissance à la ligne édictée par l’État qui choisirait le contenu de votre travail, qui choisirait vos clients, votre lieu de travail. Au nom du bien-être social.

Et ceux qui n’y croient pas, qui continuent à penser que la Sécurité sociale est honnête et ne ferait jamais ça, devraient demander à leur pharmacien comment se déroule le paiement différé des médicaments, et aux artisans qui travaillent autour d’eux si les organismes qui collectent les cotisations sociales fonctionnent sans erreur grave.
Il ne faut pas s’étonner que la colère gronde parmi ceux qui versent de faramineuses cotisations sociales, pour des prestations sociales auxquelles eux-mêmes n‘auront jamais droit : le financement de ce tiers-payant généralisé, dont curieusement nul n’évoque le montant, n’est possible que parce que certains paient plus que d’autres. Comment supporter de travailler plus, mais de ne plus partir en vacances, ou de se restreindre sur ses loisirs afin de financer un confort pour les autres ?

Les Français comprendront peut-être mieux quand on touchera à leur porte-monnaie : la Sécurité sociale, pour financer le tiers payant généralisé a besoin de récupérer quand même la franchise, celle qu’on vous retient sur le prix d’une consultation ou l’achat d’une boîte de médicaments (1€ et 0,5€) : il faudra que vous donniez une autorisation de prélèvement à la Sécurité Sociale pour qu’elle se serve directement sur votre compte.

Ça devient moins drôle, tout à coup, de parler de solidarité ? Vous ignorez sans doute le nombre d’erreurs effectuées par ces organismes de sécurité sociale, le temps passé au téléphone pour récupérer des sommes dues, le nombre de courriers envoyés en recommandé pour faire valoir votre bon droit.

Vous enlever l’obligation de payer c’est vous enlever le droit de choisir. On vous aura prévenus.



Source contrepoints.org

mercredi 18 mars 2015

Dessins de presse


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mardi 17 mars 2015

lundi 16 mars 2015

dimanche 15 mars 2015

Billets-Test du marshmallow et succès dans la vie


Test du marshmallow et succès dans la vie

Le test du marshmallow montre que chacun est responsable de ses choix et a le pouvoir de dicter le cours de son avenir.

Walter Mischel est un chercheur en psychologie de la Columbia University qui a été, depuis les années 1960, un pionnier dans la recherche sur l’habileté à retarder la satisfaction et la maîtrise de soi. Sa plus grande contribution scientifique fut sans aucun doute l’expérience du marshmallow qu’il débuta à Stanford entre 1968 et 1974 et qu’il décrit dans un livre récemment publié (à paraître très prochainement en français). L’idée principale du livre est que la maîtrise de soi est une habileté cognitive qui peut être acquise au cours de la vie, elle n’est pas entièrement innée.

L’expérience du marshmallow est simple. La première version concernait 550 enfants d’environ 5 ans. L’enfant est assis sur une chaise et devant lui se trouve une table sur laquelle on retrouve deux assiettes. Dans la première, se trouve une friandise/récompense que l’enfant aura choisie au préalable (souvent un marshmallow). Dans la deuxième assiette, il y a deux friandises. On explique ensuite à l’enfant que si à tout moment il appuie sur le bouton d’une sonnette placée devant lui, il pourra obtenir l’assiette contenant un marshmallow. Par contre, s’il patiente jusqu’au retour du moniteur 15 minutes plus tard, il pourra obtenir l’assiette contenant deux marshmallows. Ensuite, le moniteur de l’expérience sort de la pièce et laisse l’enfant seul avec la tentation. On mesure ensuite le temps durant lequel l’enfant pourra tenir sans céder à l’envie de manger la friandise.

La maîtrise de soi et le succès dans la vie
Quelques années après avoir débuté ces expériences, Mischel remarqua un phénomène intéressant : les enfants qui ont patienté jusqu’au retour du moniteur et obtenu la récompense plus élevée réussissent mieux dans la vie. À l’enfance, leurs résultats scolaires sont supérieurs. À l’adolescence, ils obtiennent un meilleur pointage SAT à l’entrée au collège et atteignent un niveau de scolarité supérieur. Vers la trentaine, leur indice de masse corporelle est plus bas et leurs revenus plus élevés. Tous les indicateurs observés démontrent que le temps d’attente de l’enfant est corrélé à ses accomplissements dans sa vie future.

Mischel consacre une bonne partie du livre à décrire les deux systèmes qui régissent nos décisions. Le système limbique est plus primitif et plus influencé par les émotions. Il détermine nos réactions à très court terme. Le cortex préfrontal quant à lui met plus de temps à se développer (de la fin de l’enfance jusqu’au début de la vingtaine) et fonctionne de manière plus rationnelle. Ce système influence davantage les décisions à long terme. Mischel nomme ces deux systèmes comme étant le « chaud » et le « froid ». Les jeunes enfants et, dans une moindre mesure, les adolescents, sont très vulnérables aux égarements du système limbique puisque leur cortex préfrontal est sous-développé. Plus l’enfant vieillit, plus longtemps il attendra lors de l’expérience du marshmallow. Les filles font aussi mieux que les garçons.

La maîtrise de soi : une habileté cognitive malléable ?
Durant des millénaires, la maîtrise de soi a été considérée comme un trait immuable, faisant de ceux qui en ont peu des perdants à la loterie biologique. En fait, des expériences ont démontré que l’on peut apprendre à un enfant à modifier la manière dont il perçoit un stimuli de manière à ce que la tentation soit réduite. À cet égard, la créativité et l’imagination sont importantes. Les enfants qui ont attendu jusqu’au bout avaient tendance à s’auto-divertir de manière à faire passer le temps plus rapidement. Cela fait en sorte d’inhiber le système chaud et d’activer le système froid.

Selon Mischel, l’ensemble d’habilités cognitives qui permettent la maîtrise de soi constituent la fonction exécutive (EF). Cette fonction permet de contrôler ses pensées, ses impulsions, ses actions et ses émotions. Elle nous donne la liberté d’inhiber nos envies de manière à rediriger notre attention vers les manières d’atteindre nos objectifs à plus long terme, donc de planifier rationnellement plutôt que de réagir compulsivement. Elle permet aussi de maîtriser les émotions négatives comme la colère, l’agressivité et le pessimisme. L’EF nous rend plus apte à être persévérant, à être optimiste, à gérer nos frustrations et à tolérer les échecs. Pour Mischel, ces mécanismes neuronaux sont essentiels au succès dans la vie. Par ailleurs, l’attitude constructive induite par une EF efficace permet de se protéger des troubles mentaux tels que la dépression et l’anxiété.

Ainsi, la manière dont on visualise les stimuli influence notre capacité à résister à la compulsion. Par exemple, une personne voulant arrêter de fumer pourra focaliser son attention sur des photos de gens atteints du cancer du poumon. On peut s’imaginer que la cigarette est un bâton de dynamite qui va nous exploser en pleine figure si on l’allume. Lorsqu’il est question de choix à plus long terme, comme par exemple la décision d’épargner un montant pour sa retraite, on peut aider les gens à repousser l’envie de dépenser l’argent immédiatement en les amenant à visualiser leur avenir de la manière la plus concrète possible, de manière à rendre l’avenir plus « chaud » comparativement au présent.

Cependant, notre EF peut se fatiguer. Une fois que l’on a accompli un acte requérant une certaine maîtrise de soi, il se peut que l’on devienne plus enclin à céder à la tentation si un autre stimulus survient. Par exemple, vous êtes à un cocktail où l’on sert des boissons alcoolisées à volonté. Vous tenez le coup et éviter d’en prendre car vous souhaitez rester sobre et surveiller votre ligne. Vous planifiez aussi de ne pas prendre de dessert au souper suivant ce cocktail. Cependant, après le souper, si le serveur vous propose un dessert, il sera plus probable que vous le mangiez car votre EF aura été éprouvée par l’acte de vous priver de boissons alcoolisées. Ce phénomène a été démontré scientifiquement par l’expérience des radis (ici).

Conclusion
Ainsi, la leçon principale des recherches menées par Mischel et ses pairs est que l’architecture de notre cerveau n’est pas tant déterminée par notre ADN et notre développement intra-utérus. Elle est en fait, plus malléable que l’on ne l’avait imaginé et nous pouvons activement influencer la façon dont nous nous comportons de manière à améliorer notre sort dans la vie.

Par contre, Mischel déplore l’écart de succès dans la société, alors que plusieurs enfants naissent dans des familles où la lecture n’est pas une activité valorisée, où leur créativité n’est pas stimulée, où le niveau de langage à la maison est déficient, où ils ne sont pas suffisamment alimentés pour être performant à l’école, qui vivent dans des quartiers dangereux et fréquentent des écoles violentes tout en étant exposés à de la violence physique et/ou verbale à la maison, ce qui induit une anxiété quotidienne malsaine. Ces enfants n’évoluent pas dans un contexte favorisant le développement de leur fonction exécutive, ce qui fait en sorte qu’ils démarrent leur vie bien en arrière de la ligne de départ.

Pour ma part, je trouve que les implications du test du marshmallow sont très intéressantes. Tout d’abord, il démontre qu’il y a un avantage à réduire sa satisfaction à court terme pour obtenir une récompense plus élevée à plus long terme. C’est le principe de base de l’épargne et de l’investissement, et donc du capitalisme. Ce principe fondamental est à la fois valide pour l’individu et au niveau de la société.

Deuxièmement, les études citées par Mischel démontrent que cette habileté cognitive n’est pas immuable. Chacun est responsable de ses choix et a le pouvoir de dicter le cours de son avenir. Ceci dit, certains enfants évoluent dans un environnement où il est plus difficile de faire les bons choix et de développer une « fonction exécutive » performante. Par quels moyens pouvons-nous pallier cette injustice ?

René Descartes disait « je pense, donc je suis ». Walter Mischel ajoute : « je pense, donc je peux changer ce que je suis ».


Source contrepoints.org

samedi 14 mars 2015

mercredi 11 mars 2015

mardi 10 mars 2015

Dessins de presse


Dessins de presse

Billets-Le Transhumanisme : ce futur pas si lointain


Le Transhumanisme : ce futur pas si lointain

Au départ du transhumanisme, un humanisme scientifique.
Parachever l’homme, le rendre meilleur : la question est récurrente dans les textes sacrés des religions monothéistes. La fabrication du Golem en est un exemple parlant. Pendant la Renaissance, l’homme de sciences, des arts et des lettres est également plasticien, à l’instar de Pic de la Mirandole. Il s’étudie comme un objet, il se pense, s’analyse, devenant le « créateur de lui-même ». C’est dans les années 50, avec le mouvement de l’Université de Californie que naîtra la notion de transhumanisme dont on attribue la paternité à Julian Huxley. Le message de ce mouvement pro-libéral claque au vent, comme l’étendard d’une émancipation nouvelle : personne ne peut fixer les limites de notre propre nature. Une pensée animée par l’idée que non seulement la science n’asservira pas l’homme, mais qu’elle contribuera activement à sa libération.

Améliorer l’homme, qui peut être contre et qui devrait s’en inquiéter ?
La notion d’amélioration, d’optimisation n’est pas une nouveauté dans l’histoire des idées. Elle est à la base de la pensée de Condorcet. Et entre le transhumanisme et le courant anglo-saxon de l’« enhancement » ou l’augmentation, la rupture de paradigme culturel est majeure, car il n’est plus question de créer un homme meilleur mais un homme plus performant, plus efficace. Cette idée même de perfection génère des angoisses pour plusieurs raisons. Elle brise l’équilibre ancien d’un déterminisme naturel, avec la possibilité inédite de réparer un homme que la société aurait considéré comme « anormal », hors des normes. Réparer, améliorer, optimiser, le transhumanisme bouleverse tout.

Et de fait, l’augmentation d’une caste génère une population de laissés-pour-compte. Dans la quête de performance absolue émerge une tranche discriminée, les non-améliorés qui seront logiquement considérés comme « plus à la hauteur », « hors du jeu ». Mais ce n’est pas tout : la technique se régénère, elle se réinvente. À l’image des mises à jours « Windows 1, 2, 3 », ne risque-t-on pas de créer des individus à plusieurs vitesses ? Une humanité version 1, 2, etc ?

Dès lors, la technique est-elle un vecteur d’inégalité ou d’émancipation ?
Question d’autant plus complexe que la distinction entre l’homme augmenté et l’homme réparé n’est pas aussi évidente qu’il n’y parait. Dans un futur pas si lointain, lorsqu’il sera question de réparer un homme, on le fera à l’aide d’une technique reprogrammable, intelligente et évolutive. L’homme réparé aura donc la capacité de se récréer et d’accroître un écart discriminant avec le reste de la population. Et si les techniques seront dans un premier temps utilisées pour un homme malade, nul doute que les usages de « confort » ne tarderont pas à s’imposer, portés par tous ceux qui revendiquent un accès équitable aux nouvelles sciences de la santé.

L’humain augmenté n’est pas le sujet d’experts que l’on croit. C’est un vrai sujet de société, de politiques publiques et de questions sociales.
Faire un état des lieux, anticiper les besoins, les appréhensions et les moyens qui entourent l’homme « réparé » et demain l’homme « augmenté », c’est le rôle du Comité consultatif national d’éthique. Dans l’une de ses notes, le comité nous met en garde :
« Les conséquences (du transhumanisme) ne sont cependant pas qu’individuelles car le risque est grand d’aboutir à une classe sociale « améliorée » constituée d’une petite minorité d’individus bien informés et disposant des ressources financières suffisantes pour y accéder. Il en résulterait une aggravation de l’écart qui ne cesse de se creuser entre riches et pauvres. Les  riches devenant non seulement de plus en plus riches mais aussi plus puissants, plus intelligents, voire plus heureux que les autres, avec un risque évident de discrimination et même de domination. La perception qu’aurait cette classe sociale « augmentée » des paramètres de la bonne santé psycho-cognitive pourrait même s’en trouver modifiée au point que soient considérés comme pathologiques les « non augmentés », les « diminués ».
Le comité consultatif redoute également des dérives consuméristes et cosmétiques, au service de la performance :
« Après avoir décrit les techniques biomédicales utilisées en vue de neuro-amélioration, il convient de prendre la mesure de ce que l’on peut appeler le « phénomène sociétal de neuroamélioration », c’est-à-dire le fait que certaines personnes non malades recourent à ces techniques dans un but supposé de neuro-amélioration. Le culte de la performance dans les sociétés modernes, le recours « cosmétique » à de telles techniques, l’usage détourné de médicaments conçus pour des pathologies spécifiques, les enjeux militaires et financiers : cet ensemble de facteurs nécessite une analyse du phénomène de neuro-amélioration quant à ses implications sociétales ».


De la santé publique à la sécurité sociale, le transhumanisme est un enjeu bien plus concret qu’il n’y parait.
Des choix sociétaux et des politiques publiques s’imposent. Si demain notre médecine devient partiellement « améliorative », jusqu’où la collectivité pourra-t-elle participer à son financement ? D’un point de vue économique, il n’est pas exclu de penser que les individus augmentés contribuent à l’accroissement du PIB d’une nation. De ce constat découlent également des choix politiques. Si la technique permet de devenir meilleur, plus performant, ces dispositions permettent-elles seules de légitimer une solidarité collective de l’ « enhancement » ? Nul doute que certains États, pour des raisons idéologiques ou religieuses s’opposeront à une technique vecteur de discriminations et d’inégalités. Pas d’angoisse, le temps de l’appropriation sociale et de la mise en place effective de ces dispositions nous laissera sans doute le temps d’affiner et d’adoucir les déclinaisons régionales et nationales de ces politiques.

Ne pas perdre de temps : le projet Calico
Pour Google et Apple, inutile de tergiverser. Le train est en marche, sa course inévitable. L’humain augmenté, c’est un investissement d’avenir. C’est le projet Calico, acronyme pour  «  California Life Company ». Calico se présente comme une société de biotechnologies fondée en 2013. Avec une audace assumée, aussi fascinante qu’arrogante, la société se donne pour mission la lutte contre le vieillissement et les maladies. Vaste programme. À sa tête, Arthur Levinson, le président d’Apple. Si les géants américains n’ont pas hésité longtemps avant de se lancer dans l’aventure, c’est parce que la quête de l’immortalité colonise nos imaginaires comme un fantasme irrépressible et universel. C’est également une belle opération de marketing.

Faire de la transhumanité un enjeu de société.
Dès lors, peut-on affirmer que nous allons vers une démocratisation de cette immortalité ? Pas vraiment. Mais faire du transhumanisme un objet scientifique périphérique, ou un gadget pour spécialiste chevronné serait un immense gâchis. Un rendez-vous manqué avec une révolution des sciences et de la santé qui nous concerne tous. Des choix de société vont s’imposer à nous et l’improvisation n’est pas une option. C’est aujourd’hui qu’il faut penser l’opportunité et le financement d’une médecine améliorative. C’est aujourd’hui qu’il faut anticiper l’impact économique d’une société de citoyens augmentés. Et c’est enfin cette approche technique qui doit précéder les positionnements politiques et culturels qui détermineront à terme comment chaque pays et chaque individu souhaite ou non s’engager dans cette évolution en marche.


Source contrepoints.org

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