jeudi 5 février 2015

Billets-La fécondation in vitro à partir des ADN de trois personnes


La fécondation in vitro à partir des ADN de trois personnes

La chambre basse a approuvé ce 3 février une technique visant à éviter la transmission de maladies aux bébés par le remplacement d'une partie de l'ADN de l'ovocyte. Si le "oui" semblait acquis, l'Eglise a tenté de l'empêcher pour des raisons éthiques.

Le Royaume-Uni devrait être le premier pays du monde à légaliser la fécondation in vitro (FIV) à partir de l’ADN de trois personnes, note le Guardian. La technique a pour but d’éviter la transmission de certaines maladies héréditaires graves au nouveau-né en remplaçant, dans l'ovule, la mitochondrie (élément de la cellule responsable de la production d'énergie) porteuse de la maladie par une autre mitochondrie, issue de l'ovule d’une autre femme.

The Independent rappelle que certaines voix conservatrices et religieuses ont tenté d’empêcher la législation, mais sans succès. Le principe a été accepté par la chambre basse du Parlement britannique le 3 février par 254 voix pour et 128 contre. Il sera examiné à la fin du mois par la chambre haute.

"Maladies invalidantes"
Dans les colonnes du Daily Telegraph, le professeur Robert Winston cherche à rassurer : "La modification d'une mitochondrie ne changera pas la couleur des yeux du bébé, et n’aura pas d’incidence sur ses forces ou son intelligence. Nous ne changeons pas les caractéristiques de l’enfant et nous n’améliorons pas les êtres humains. Les scientifiques essaient juste d’éviter des maladies invalidantes et parfois mortelles, et d'empêcher que les générations futures soient atteintes de cette horrible souffrance."

"Questions éthiques"
Si la plupart des articles d’opinion publiés sont du même avis, une chroniqueuse de l'hebdomadaire The Spectator estime pour sa part :"La technique soulève bel et bien des questions éthiques. Elle nécessite la création de deux embryons. Dans l'un, un organite est retiré pour y placer un organite issu de l’autre." Bien que les mitochondries "ne comprennent qu'une infime partie de l’ADN du bébé – 37 gènes sur environ 2 000 au total –, ce n’est pas complètement négligeable, estime-t-elle. Ils gèrent l’efficacité de nos fonctions métaboliques, la façon dont nous traitons l’énergie, c'est-à-dire un élément important de notre physiologie."

Dessin de Kopelnitsky, Etats-Unis.
Source courrierinternational.com

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire