mardi 5 novembre 2019

Billets-Paris devient un nouveau Pékin


Paris devient un nouveau Pékin

La tour Eiffel avalée par le smog, l’image a frappé les esprits. Pourtant, la presse étrangère doute de l'efficacité de la circulation alternée, une décision qui est loin de faire l’unanimité chez les Parisiens râleurs.

Jusqu’à présent le masque n’était pas la première chose à mettre dans une valise quand on partait visiter Paris, mais les choses pourraient bien changer. En ce 17 mars saturé de particules fines, même la correspondante du New York Times doit se rendre à l’évidence : "La mauvaise qualité de l’air peut sembler familière aux touristes qui se promènent à Pékin ou à Bombay, mais, dans cette capitale élégante où les limites de la hauteur imposées aux constructions donnent l’impression que l’air frais circule, la pollution est rarement aussi forte en cette période de l’année et dure rarement aussi longtemps."

Pour la première fois depuis dix-sept ans, les autorités ont pris la décision d’imposer la circulation alternée des véhicules : "Les Parisiens se révoltent", rapporte The Guardian qui constate qu'"une tendance révolutionnaire parcourt la société française. Les règles sont faites pour être contournées. Quiconque a essayé d'emprunter un passage piétons à Paris le sait bien. Les Parisiens interrogés [le 16 mars] l’ont dit, et particulièrement pour ceux qui travaillent en banlieue, leur véhicule est essentiel pour circuler et ils se préparaient à braver l’interdiction malgré le risque de devoir s’acquitter alors d’une amende de 22 euros."

"Paris est en passe de devenir un nouveau Pékin", titre Die Tageszeitung, le quotidien berlinois proche des écologistes. Certes, les autorités ont décidé de réagir vite, mais, comme le soulignent les organisations de défense de l’environnement – qui plaident pour un changement durable –, "les mesures prises luttent contre les symptômes, non contre les causes". S’il est vrai que "la municipalité socialiste-écologiste de la Ville de Paris a mis en question la prédominance de la voiture, la France est régulièrement pointée du doigt pour ne pas respecter les normes européennes de pureté de l’air dans ses villes – une plainte pourrait être déposée pour l’y contraindre."

La France n’est cependant pas le seul Etat européen à affronter ce problème : les 15 et 16 mars, la Belgique et de nombreuses régions du sud-ouest de l’Allemagne dépassaient largement la norme maximale admise de 50 microgrammes [de particules fines] par mètre cube d’air. Une situation qui n'a pas échappé au magazine Tech Times. Ce dernier écrit : "L’Agence européenne pour l’environnement a averti que le problème était en train de s’étendre au-delà de Paris."


 Dessin de Mix&Remix. 

Source Courrier International

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire