lundi 24 février 2014

Infos santé-Allergie : faut-il jeter son parfum ?


Allergie : faut-il jeter son parfum ?

La Commission européenne a mis en place une enquête sur les substances allergisantes contenues dans les parfums. Trois substances sur la sellette.
"L’intention des parfums est de produire un effet enivrant et séduisant” écrivait Patrick Suskind dans "Le parfum"... mais ces derniers peuvent aussi déclencher des allergies chez certaines personnes et la Commission européenne a décidé de prendre le sujet de manière moins poétique en lançant une consultation sur les fragrances allergisantes.

  • Un système de cosmétovigilance depuis 2009
De la même manière qu'il existe une pharmacovigilance pour les médicaments, il existe une cosmétovigilance (démarche de surveillance des allergies et autres effets indésirables provoqués par les cosmétiques) qui oblige "les fabricants à déclarer tout produit mis sur le marché ainsi que de nourrir une base de données des effets indésirables commune à tous les Etats membres" (mesure adoptée en mars 2009 par le Parlement européen prévoyant).
Lorsqu'un nombre de cas d’allergies concernant un ingrédient devient important ou qu’il existe un doute sur l'innocuité d’un ingrédient, la Commission européenne met en place un comité scientifique qui enquête sur les dites substances.

  • Qu'est-ce qu'une allergie ?
L’allergie est la réaction anormale du système immunitaire d’un organisme face à une substance étrangère : l’allergène. La réaction d’allergie se divise en 2 phases : 
- la phase de sensibilisation ;
- la phase de réaction allergique.
Elle peut se manifester au niveau des yeux, du nez, du poumons ou sur la peau. L’allergène peut se trouver dans l’air, dans les aliments, dans les médicaments, les produits cosmétiques comme les crèmes et les parfums. L'allergène n'est pas forcément une substance chimique toxique, il peut aussi se trouver dans la nature (le pollen par exemple).

  • 1 à 3 % de la population en Europe présente une allergie cutanée aux fragrances
Les symptômes les plus fréquents sont une irritation, un gonflement et une éruption, mais ils peuvent évoluer en une affection chronique (eczéma). Une réaction allergique à une substance dépend de nombreux facteurs, notamment de la prédisposition génétique, de l’âge et de l’intensité de l’exposition à cette substance. D'après le comité..., 1 à 3 % des Européens seraient allergiques aux fragances.

  • 3 allergènes sur la sellette
Les conclusions les plus importantes du CSSC ont été les suivantes: trois substances, considérées comme non sûres, devront être interdites de toute composition : le HICC (hydroxyisohexyl 3-cyclohexene carboxaldehyde ), l’atranol et le chloroatranol. En outre, douze produits chimiques ainsi que huit extraits naturels ont été répertoriés comme particulièrement préoccupants. Il a été suggéré que leur concentration dans les produits cosmétiques soient limitées.

  • 2 à 3 ans pour appliquer la décision
Il y aura un temps de consultation jusqu’en mai pour réunir et prendre en compte les remarques et considérations de chaque acteur : impacts économiques, industriels. Après avoir rendu ses conclusions, la Commission européenne laissera ensuite un délai d’adaptation aux industriels de deux à trois ans pour appliquer les décisions.
Tous les allergènes potentiels devront être mentionnés dans la liste des ingrédients, en plus des termes "parfum" ou "aroma". D’autres travaux scientifiques sont nécessaires pour définir des limites de concentration sûres pour les substances chimiques particulièrement préoccupantes.

  • Mieux vaut prendre de l'avance sur la réglementation
Evidemment, pour le consommateur, il ne s'agit pas de jeter sa bouteille de parfum à la poubelle. Mais il vaut mieux prendre de l'avance sur la réglementation, conseille Laurence Wittner de l'Observatoire des cosmétiques (portail d'information indépendant sur les cosmétiques). En vérifiant qu'une des trois substances identifiées ne rentre pas dans la composition de son parfum, explique-t-elle. De manière générale, il est recommandé  d'utiliser des produits hypoallergéniques (même si le risque n'est jamais nul) et d'éviter toute fragrance pour les produits destinés aux bébés.


Source Sciences et Avenir

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