vendredi 28 février 2014

Billets-Honorer une dette publique


Honorer une dette publique sans augmenter la pression fiscale

Doit-on se résigner à ce que la dette publique soit nécessairement l’impôt de demain ? En d’autres termes, une puissance publique peut-elle gérer sa dette de manière à éviter de recourir à la hausse de la pression fiscale ?
Pour répondre à cette question, envisageons un cas d’école, celui d’une puissance publique gérant ses finances publiques dans le respect de l’intégrité patrimoniale des citoyens. Ceci exclut d’emblée que notre État fictif « roule sa dette » indéfiniment (c’est-à-dire emprunte pour rembourser les échéances de ses dettes précédentes). Car comme on le comprendra très vite, rouler une dette revient à accumuler un passif économiquement insoutenable. Ensuite, rappelons qu’en tant qu’État – et à la différence d’une entreprise commerciale – notre puissance publique ne peut pas non plus émettre d’actions.
Il ne lui reste donc que deux façons d’honorer son passif :
(1) dégager une capacité d’autofinancement courant (sans augmenter la pression fiscale) et/ou
(2) céder des actifs. Intéressons nous ici à la première option.
Par « non augmentation de la pression fiscale », on entendra « stagnation du ratio prélèvements obligatoires / PIB » (ce qui équivaut à une règle d’or). Une puissance publique endettée ne peut alors dégager de capacité d’autofinancement qu’en diminuant ses dépenses ultérieures et/ou en comptant sur un supplément de recettes (essentiellement fiscales) induites par la croissance économique.
De ces deux options, celle portant sur la diminution des dépenses est a priori la plus sûre. En effet, l’espérance de recettes induites par la croissance relève, dans notre cas d’école, du pari entrepreneurial. Pourtant, objectera tel ou tel auteur keynésien, une diminution de la dépense publique risque de diminuer le PIB et de priver notre État de précieuses recettes fiscales : il s’agit là d’un argument « anti-austérité » convenu dont la pertinence dépend largement de la manière dont les économies sont réalisées.

Pour couper court à toute objection, notre État va donc jouer la carte du pari entrepreneurial et espérer de la dépense financée par la dette, une croissance induite. Ce pari correspond, on l’oublie trop souvent, à l’idée keynésienne de base selon laquelle les recettes fiscales issues des phases d’expansion économique sont censées combler les déficits encourus en période de récession, de sorte que la pression fiscale n’augmente pas (car en bonne orthodoxie keynésienne, augmenter les impôts revient à diminuer la dépense privée, donc la croissance).
Supposons donc une puissance publique qui, au cours de l’année T, emprunte 100 sur les marchés financiers aux conditions qui sont actuellement celles de l’État français : la maturité de la dette est de 7 ans et le taux d’intérêt annuel de 1,4%.
Au bout de 7 ans, notre pays fictif doit rembourser la dette et ses intérêts (cela revient à ce que les créanciers prêtent le montant des intérêts leur étant dus jusqu’à l’échéance de l’emprunt ; cette condition permet de simplifier le calcul et ne change pas significativement le raisonnement). L’État ne dispose d’aucune ressource hormis ses recettes courantes, fiscales et non fiscales. Il ne peut pas rouler sa dette. Il n’y a pas d’inflation (ni de déflation). Durant les 7 années qui séparent l’emprunt de son remboursement, son budget primaire (hors intérêts de la dette, donc) est strictement en équilibre. Enfin, cet État fictif prélève une part considérable du PIB : 45% sous forme de recettes fiscales et 5% sous forme de recettes non fiscales.
À l’échéance de l’emprunt, notre État doit donc rembourser 100 de principal plus 10,22 d’intérêts composés. Or, il ne dispose que des prélèvements sur le PIB pour ce faire et par hypothèse, il « n’a droit » qu’à 50% de la richesse nationale annuelle. Cela signifie qu’en 7 ans, une dette publique de 100 doit avoir généré un PIB de 220,44. Cela représente un taux de croissance de 11,95% l’an.
Une croissance de 12% l’an en équilibrant son budget et en prélevant la bagatelle de la moitié du PIB : telle est la condition, dans notre cas d’école, d’une dette fiscalement soutenable.

Ce petit exemple donne une idée plutôt vertigineuse de l’épée de Damoclès fiscale créée par la dette publique française : nos administrations publiques empruntent depuis 60 ans, à un taux d’intérêt qui n’a pas toujours été aussi bas que celui de 2013, en se permettant des déficits budgétaires récurrents depuis 1975 et ce alors que depuis dix ans, le taux de croissance annuel du PIB en volume dépasse péniblement 1%.
Naturellement, d’ailleurs, la pression fiscale a augmenté de dix points de PIB (environ) ces quarante dernières années.
Il reste pourtant une « bouée de sauvetage » que mon cas d’école a exclue : l’inflation ou plus rigoureusement, la hausse du niveau général des prix des biens et des services induite par la création monétaire. Grâce à l’inflation, le PIB peut croître en termes nominaux et non en termes réels. Cela permet de rembourser la dette publique de manière indolore, simplement en créant de la monnaie. Les pays de l’OCDE ne connaissent pas d’autre régime de croissance qu’inflationniste depuis 1945 ; et comme par hasard, cette inflation structurelle va de pair avec l’augmentation tendancielle de leur ratio dépenses publiques/PIB.
Cependant – et heureusement car c’est un sujet à part entière – le recours à l’inflation n’éclaire en rien la problématique ici abordée, celle de l’autofinancement de la dette. D’abord parce que l’inflation est un impôt subreptice sur l’épargne qui, bien que n’apparaissant pas directement comme prélèvement sur le PIB, pénalise les ménages et notamment les ménages les plus modestes.
Ensuite parce qu’on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre : emprunter sur des marchés financiers « globalisés » à un taux d’intérêt relativement bas suppose de contenir l’inflation (car les taux d’intérêt demandés par les prêteurs incorporent des anticipations d’inflation).

La conclusion est donc implacable : autofinancer la dette publique exige de dégager des excédents budgétaires. Et l’on sait à quel point les puissances publiques y répugnent. Pas étonnant, dès lors, que l’histoire internationale de la dette publique soit parsemée de défauts de paiement, d’inflations galopantes, de dévaluations et d’emprunts forcés.
Peut-on, dès lors, compter sur le produit de la cession du patrimoine des administrations publiques pour inverser le cours des choses, celui d’une collectivisation rampante de l’économie française ? En comptabilité privée, de tels produits de cession constituent des « produits exceptionnels ».
Dans le cas qui nous occupe, il faudrait que ces produits deviennent exceptionnels par leur ampleur plutôt que par leur occurrence, pour nous donner des raisons d’espérer.


Source Institut économique Molinari (par Erwan Queinnec)

mercredi 26 février 2014

Billets-Entretien avec Joyce Carol Oates


Entretien avec Joyce Carol Oates

“J'aime les personnages qui ne s'effondrent jamais totalement”
L'auteure, prolifique, de “Mudwoman”, des “Chutes” et de “Blonde”, poursuit à 75 ans son exploration de la peur de l'abandon et de la disparition. Et espère toujours écrire « LE livre qui restera ».
  
Elle ressemble incroyablement à Lilian Gish avec ses cheveux vaporeux, son visage étroit, sa silhouette gracile, ses silences scrutateurs. Joyce Carol Oates balaie le rapprochement sans ambages : « C'est une actrice du muet ? Je ne la connais pas. » Tous les journalistes qui l'ont rencontrée ont été confrontés à ce même mélange de sécheresse et de pudeur, d'exigence et de lassitude, adoucies par cette langue si pure, cette diction si raffinée. A 75 ans, Joyce Carol Oates n'a cessé d'écrire depuis que sa grand-mère lui a offert sa première machine à écrire, à l'âge de 14 ans. Résultat : une cinquantaine de romans, le double de nouvelles, et de nombreux essais, sur la littérature comme sur la boxe, sans compter son journal intime et les livres publiés sous pseudonyme, Rosamund Smith ou Lauren Kelly. Son nom circulait pour le dernier prix Nobel de littérature, finalement remporté par une autre romancière d'Amérique du Nord, Alice Munro, ce qui risque de renvoyer Joyce Carol Oates dans une salle d'attente de plusieurs années. Qu'importe, la consécration est déjà là.
Si l'autoparodie guette parfois son œuvre tentaculaire, plusieurs livres ont fait date : Blonde, poignant roman à plusieurs voix autour de Marilyn Monroe, Les Chutes (prix Femina 2005), sur la tentation du suicide et la puissance de l'argent dans l'Amérique des années 50-60, Nous étions les Mulvaney, chronique de la déchéance d'une famille catholique des années 70, ou encore Petit Oiseau du ciel, superbe portrait de deux adolescents brisés par leurs parents meurtriers. Après J'ai réussi à rester en vie, puissant récit de deuil, écrit à la mort de son mari, elle nous est revenue l'an dernier avec Mudwoman, un roman fort sur la névrose d'une fillette abandonnée en bas âge par sa mère dans les marécages, devenue quarante ans plus tard présidente d'université, dans une Amérique où s'affrontent pro et anti-guerre en Irak. Tout récemment, elle a aussi publié un roman pour la jeunesse, Ce que j'ai oublié de te dire. Professeur à Berkeley, rivée à Twitter sur son téléphone portable, Joyce Carol Oates s'affiche ostensiblement comme une femme de son temps, tout en sirotant son thé dans son haut de dentelle, telle une aristocrate du XIXe siècle…

  • Télérama : Comment considérez-vous l'exercice de l'interview, vous qui en avez tant donné ?
Joyce Carol Oates : Dès qu'on parle, on est dans la simplification. Qu'on s'adresse à un ami ou à un étranger, les mots sont probablement inadéquats pour communiquer sur l'art. L'art est inexprimable. Toute expérience de nature esthétique est trop intime pour être traduite par des paroles. Néanmoins, je suis professeur, donc je crois au pouvoir de l'intellect pour guider les gens vers l'art. Une bonne interview est une interview qui engendre un mouvement, une impulsion. Si on parle de Picasso, par exemple, on émet un signal qui conduit vers l'art de Picasso, mais on ne peut pas percer le mystère de sa peinture par des mots.

  • Télérama : Pourquoi votre œuvre est-elle si abondante ?
Joyce Carol Oates : Sans doute parce que j'attends toujours d'écrire LE livre qui restera. Mais je crois que le nombre importe peu, et qu'il faut prendre chaque livre comme une entité indépendante des autres. J'écris des livres très variés, dans des styles différents. Je suis formaliste avant tout, à la recherche du langage le plus adapté pour décrire une situation. A chaque ouvrage, j'explore un nouveau mode d'expression. Un roman est toujours un monde en soi, peu importe que ce soit le troisième ou le vingtième. Certains pensent que j'ai une personnalité multiple. Je crois que je n'ai pas de personnalité du tout. Je suis transparente. J'observe, j'absorbe, et tout ressort dans mes livres.

  • Télérama : Vous étiez parmi les favorites pour le prix Nobel de littérature, vous êtes mondialement reconnue. Comment vivez-vous votre célébrité ?
Joyce Carol Oates : Ce n'est pas une question pour moi. C'est comme si vous me demandiez si je sais faire du patin à glace. Je ne pense jamais au patin à glace, ni au fait que je n'en fais pas, et que si j'en faisais je tomberais. Ce n'est pas un sujet. Ma célébrité n'existe pas. Ni en Amérique, ni ailleurs. Aucun écrivain ne connaît la célébrité. Même les plus lus ont finalement très peu de lecteurs. La célébrité, c'est d'avoir quarante ou cinquante millions de followers sur son compte Twitter. La littérature couvre un champ trop étroit pour cela.

  • Télérama : Vous aimez bien parler de votre compte Twitter...
Joyce Carol Oates : Je me tiens au courant de ce qui se fait. J'ai commencé à tweeter en octobre 2012. Je suis une trentaine de personnes, et cinquante mille personnes me suivent. C'est comme écrire de petits essais. J'énonce des pensées provocatrices, les gens répondent. J'aime bien ces petites émanations... Je suis engagée sur quelques grandes questions : le droit des animaux, la discrimination de la femme, les affaires de sécurité intérieure... Je ne tweete qu'une demi-heure par jour, car je suis prise par mes travaux d'écriture tous les jours de 7 heures à 13 heures.

  • Télérama : L'inspiration vient tous les jours, immanquablement ?
Joyce Carol Oates : Même quand c'est difficile, je m'y astreins. Je ne crois pas qu'il faille être dans un état particulier pour se mettre à sa table et écrire. Ecrire est une expérience transcendantale, qui consiste à aller au-delà de tout ce qui encombre le mental. Donc peu importe l'humeur, de toute façon il faut la dépasser. J'ai remarqué que moins j'ai envie de m'y mettre plus je suis productive. C'est une discipline, un défi élevé, un sport de haut niveau.

  • Télérama : L'écrivain japonais Haruki Murakami pratique la course à pied pour, dit-il, se "débarrasser de sa toxicité mentale". Vous aussi ?
Joyce Carol Oates : Je ne cours plus. J'ai commencé à courir, à faire de la bicyclette et de la marche à pied dans les bois à l'âge de 10 ans, et j'ai continué jusqu'à très récemment. J'associe ces activités au plaisir de regarder autour de moi. J'aime courir et penser à mes livres en même temps. Cela secoue les pensées. C'est difficile à exprimer. La plupart du temps, le cerveau humain est dans une situation tellement statique... Il est finalement très peu actif. Dès que vous le confrontez à quelque chose à regarder, votre cerveau commence à devenir vivant. C'est l'un des plaisirs qu'il y a à être dehors. Que je regarde des peintures, des films, que je parle avec des gens, que je coure, c'est le côté vivant de l'expérience qui m'intéresse.

  • Télérama : L'écriture vous rend-elle plus vivante ?
Joyce Carol Oates : L'important, c'est de rendre le lecteur plus vivant. Le plaisir que l'écrivain a pris ne suffit pas. Prenez Mein Kampf. Son auteur a peut-être eu du plaisir à l'écrire, mais ce n'est pas un plaisir pour les autres. Ma propre expérience de l'écriture passe par la résolution de problèmes. Le cerveau humain est fait pour ça. Il jubile devant les puzzles, les énigmes. C'est un défi neurologique très excitant. Si vous êtes écrivain, vous résolvez des problèmes à chaque paragraphe, à chaque phrase, le livre est un jeu de construction que vous tentez d'organiser. Et le lecteur joue ensuite avec vous, en entrant dans votre mécanique.

  • Télérama : L'héroïne de Mudwoman est une enfant abandonnée par sa mère à demi folle dans la boue, comme un petit animal. Avez-vous vu L'Enfant sauvage de Truffaut ?
Joyce Carol Oates : Oui, il y a longtemps. C'est un concept qui m'a toujours intéressée : l'être humain sans langage. En fait, l'idée de ce livre m'est venue en rêve. M'est apparue, une nuit, l'image d'une femme couverte d'une épaisse couche de maquillage qui avait séché, et qui se craquelait. A mon réveil, j'ai écrit une dizaine de pages, et puis j'ai laissé dormir ce récit. Tout en sachant que j'y reviendrais, pour comprendre qui elle était vraiment, sous ce camouflage...


  • Télérama : Un peu comme quand vous vous êtes penchée sur le mythe de Marilyn Monroe, dans Blonde...
Joyce Carol Oates : J'ai décidé d'écrire sur Marilyn en voyant des photos d'elle à 17 ans, avant les transformations de la chirurgie esthétique, quand elle était encore brune et potelée, sans aucun glamour, confiante en l'avenir. Ce qui m'a intéressée, en visionnant ses films, c'est que sous le masque de la femme sexy ultra fabriquée elle parvenait à exprimer mille nuances des personnages qu'elle interprétait. Tout en devenant un produit manufacturé, elle s'est efforcée de faire parler sa voix intérieure. Malheureusement, elle a fini par étouffer sous sa carapace, et perdre son âme.

  • Télérama : Vous vous intéressez au féminisme. Que pensez-vous du mouvement contestataire Femen, né en Ukraine ?
Joyce Carol Oates : Je n'en ai jamais entendu parler. Je vais me renseigner. C'est curieux comme aux Etats-Unis on est parfois coupé du monde…

  • Télérama : Vous êtes professeure à Berkeley. Quel regard portez-vous sur les étudiants d'aujourd'hui, comparés à l'étudiante que vous étiez ?
Joyce Carol Oates : Il est très dur d'entrer dans les universités comme Berkeley, Princeton, Harvard ou Yale, et les étudiants de nos programmes d'écriture ne sont pas très différents de ceux des décennies passées. Ils lisent des livres, ils veulent écrire. Quoi qu'il en soit, dans la population générale, les gens lisent moins, et les étudiants ont moins de pratique de l'écriture. Quand j'enseigne, je ne suis plus Joyce Carol Oates, mais j'essaie d'entrer dans la peau des écrivains dont je parle : Hemingway, Sylvia Plath... Et j'invite les étudiants à entrer dans ces univers avec moi.

  • Télérama : Du star-système aux tueurs en série, vos livres explorent les mythes américains. Mais c'est la réalité sociale de votre pays qui semble le plus vous inspirer...
Joyce Carol Oates : Cela vient de mon enfance. J'ai grandi dans une famille rurale très pauvre, après la dépression. Mes parents étaient très courageux, et j'ai toujours voulu rendre hommage à leurs efforts pour se faire une place dans la société américaine de l'époque. Plus tard, dans les années 60, j'ai habité à Detroit, où j'ai pu observer les luttes raciales et sociales de très près. Et, aujourd'hui, alors que l'écart se creuse entre les riches et les pauvres aux Etats-Unis, le sujet est plus que jamais d'actualité.

  • Télérama : Dans Marya, une vie, la mère dit à ses enfants de ne pas commencer à pleurer, sinon ils ne pourront jamais s'arrêter. Vos livres sont pleins de larmes retenues...
Joyce Carol Oates : Peut-être. Ils essaient de montrer des personnages dans un espace-temps, sur plusieurs années, et pas seulement un moment précis. On ne peut pas pleurer sur la durée. J'aime les trajectoires faites de rebondissements et les personnages qui ne s'effondrent jamais totalement. Je suis aussi une personne à la fois mélancolique et tenace, et mes héros ont souvent ce trait de caractère.

  • Télérama : L'héroïne de votre roman Mudwoman dit qu'on se souvient toujours des lieux où l'on devait mourir, et où l'on a survécu. Quels lieux vous ont marquée dans votre vie ?
Joyce Carol Oates : Le dernier où j'ai vu mon mari, avant sa mort, il y a cinq ans. C'était à l'hôpital, et tous les jours, parfois même plusieurs fois par jour, je refais en pensée le voyage à cet endroit. La mémoire visuelle des lieux traumatiques est toujours très forte. En vieillissant, vous accumulez ces endroits, et vous devez apprendre à connaître le bonheur et la satisfaction toute simple d'être encore en vie.

  • Télérama : Certains livres vous ont-ils sauvée ?
Joyce Carol Oates : Enfant, j'ai eu un choc en lisant Alice aux pays des merveilles. Puis, vers 12 ans, j'ai découvert Henry David Thoreau, qui m'a beaucoup impressionnée, et Dostoïevski également. J'ai tenté de relire Les Frères Karamazov à la mort de mon mari, mais je ne pouvais pas me concentrer. Mon cerveau était trop ravagé, trop morcelé. Je ne parvenais à écrire que des choses très brèves. Mudwoman est le premier vrai roman que j'ai pu mener à bien après sa mort. D'où ces chapitres courts, pleins de trauma et d'anxiété. A la fin, quand l'héroïne part en conduisant sa voiture, j'ai choisi ce symbole pour montrer qu'elle prend sa vie en main, qu'elle continue d'avancer, après toutes les épreuves.
En fait, c'est la poésie qui m'a sauvée. Surtout William Butler Yeats. Il a écrit un poème très impressionnant, peu connu, qui s'appelle : « To a friend whose work has come to nothing ». C'est un poème très puissant sur la solitude face à la vulgarité du monde. Je l'ai appris par cœur à 20 ans. J'en ai aimé la force. Bien que Yeats ne l'ait pas écrit pour une jeune femme, je me le suis tout de suite approprié. Apprendre des poèmes par cœur est primordial. Ils entrent au plus profond de votre conscience et nourrissent votre vie.

Joyce Carol Oates en six dates
1938 Naissance à Lockport (Etat de New York).
1952 Reçoit de sa grand-mère une machine à écrire. Se lance dans l'écriture à l'âge de 14 ans.
1963 Publie son premier ouvrage, un recueil de nouvelles.
2000 Blonde, roman psychologique inspiré de la vie de Marilyn Monroe.
2008 Décès de son époux. Publie, l'année suivante, le récit de deuil J'ai réussi à rester en vie.
2012 Mudwoman.





Source Télérama Propos recueillis par Marine Landrot 

mardi 25 février 2014

Billets-3 raisons de vouloir plus d’immigration


3 raisons de vouloir plus d’immigration

  • 1. L’immigration est la méthode la plus simple pour aider les pays en difficulté
Premièrement, c’est la méthode la plus simple et la moins chère pour aider les pays en difficulté. Il suffit simplement d’ouvrir les frontières, et si les gens immigrent, c’est qu’ils ont de bonnes raisons de le faire. Cela ressemble à une lapalissade, mais beaucoup l’oublient assez vite. On ne traverse pas un continent et/ou des mers sur un coup de tête, mais parce que l’on espère trouver de meilleures alternatives. Et même nos jobs précaires mal payés représentent une bien meilleure option que ce qu’ils pouvaient trouver dans leur pays d’origine. Pays d’origine qu’ils contribueront à enrichir s’ils prévoient d’y retourner ou d’y envoyer directement de l’argent.
Cela peut aussi être une forme peu coûteuse d’aide internationale, dont l’efficacité a été prouvée. Je pense, à propos du conflit syrien, qu’une solution pacifique et bien moins onéreuse qu’une intervention militaire serait de rapatrier en France des civils.

  • 2. L’immigration présente un bénéfice économique non négligeable
Autre aspect non négligeable, le bénéfice économique que représente l’immigration. Je n’irai pas par quatre chemins : virtuellement tous les économistes s’accordent pour dire que l’immigration a un impact nettement positif sur l’économie. Le débat n’est pas sur cette question. N’oublions pas qu’un immigré qui vient travailler a besoin de se loger, de se nourrir et de faire les soldes de temps à autres. Une population qui grossit est un des vecteurs de croissance et d’emplois durables.
Il y a aussi un effet inattendu à l’immigration : elle aide à régler le problème des retraites. Puisque notre système de retraites est payé par ceux qui travaillent, et que ceux-ci sont de moins en moins nombreux, qu’il y ait plus de travailleurs est une excellente nouvelle. Ajoutez à cela que beaucoup d’immigrés ne viennent que pour travailler quelques années avant de repartir – ils n’auront donc pas besoin de services de retraite ou de santé dans le futur.
Tant que l’on parle de croissance, évoquons brièvement l’innovation. L’innovation est un processus plutôt aléatoire. Trouver l’idée géniale est plus une question de chance qu’autre chose. Statistiquement donc, si l’on accroît la population active, on accroît la probabilité que des cerveaux produisent des idées brillantes.

  • 3. L’immigration rend la société plus libérale
Et enfin, un argument qui peut sembler surprenant voire contre-intuitif, c’est qu’une immigration plus importante rendra notre société plus libérale. Le simple de fait de confronter des personnes de cultures et d’horizons différents donnera des désaccords sur des questions politiques, sociales ou économiques. Ils ne pourront pas se mettre d’accord sur des sujets comme l’école par exemple. La seule solution pacifique dans ce cas, c’est au final d’avoir plus de liberté et plus
d’autonomie scolaire.
Même constat pour l’État-providence : plusieurs populations n’auront pas forcément envie de payer l’une pour l’autre. On le voit déjà aujourd’hui en France, et inévitablement cela poussera l’État-providence à être plus efficace et à se réduire. Prenez le Danemark comme contre-exemple, qui a l’un des systèmes sociaux les plus généreux d’Europe. Pourquoi est-ce que cela fonctionne sans heurts ? Il y a fort à parier que cette cohésion nationale est facile à maintenir dans un pays qui n’est pas composé de cultures aussi hétérogènes que les nôtres. Milton Friedman disait qu’on peut avoir des frontières ouvertes ou un État-providence généreux, mais pas les deux simultanément.
Et enfin, gardez à l’esprit que de nombreuses règlementations économiques affectent directement les populations immigrées. Entre les métiers protégés par des numerus clausus ou des licences, la règlementation de nombreux produits, ou encore le SMIC, qui est une véritable barrière à l’entrée pour quelqu’un sans aucune qualification, il y a fort à parier que des frontières plus ouvertes forceraient l’État à moins intervenir dans les affaires économiques.


Source contrepoints Emmanuel Bourgerie

Infos santé-Tétine musicale pour prématurés


Tétine musicale pour prématurés

Une étude a montré qu’une tétine musicale enregistrant la voix de la maman améliore la croissance et le développement des bébés prématurés qui ne peuvent pas téter.
Une tétine musicale pour stimuler les prématurés. Une étude, récemment parue dans Pediatrics, a montré que les nouveaux-nés qui tètent ce dispositif sortent plus tôt de l’hôpital que les autres bébés. 
Souvent à leur naissance, les bébés prématurés n’ont pas développé la capacité de téter et doivent rester hospitalisés. Ils sont alors équipés d’une sonde d’alimentation le temps qu’ils acquièrent ce réflexe. Mais pour développer plus rapidement la succion, il est courant que les médecins tentent de stimuler les nourrissons à l’aide de tétines. Par ailleurs, on sait aussi que la voix des mamans booste la croissance du bébé.

  • Allier tétine et voix de la maman
Un dispositif, commercialisé aux Etats-Unis, associe justement ces deux éléments. Il s’agit de la Pacifier Activated Lullaby (PAL). Cette tétine musicale enregistre la voix de la maman qui chante une berceuse. Dans le cadre de l’étude, les mamans ont chanté « Hush Little Baby », l’équivalent anglophone de « Fais dodo, Colas mon p’tit frère. » Dès que le bébé la tète, l’enregistrement se déclenche.

Pour tester ce tout nouveau dispositif, 100 bébés hospitalisés au Vanderbilt University Children’s Hospital de Nashville (Tennesse, Etats-Unis) ont été divisés en deux groupes. Un groupe a poursuivi le traitement habituel (tétine, peau à peau avec la maman, introduction progressive de l’allaitement). L’autre groupe a aussi bénéficié de la PAL pendant des sessions de 15 minutes pendant 5 jours. Par rapport aux prématurés traités normalement, ceux qui ont tété la PAL ont commencé à manger plus rapidement et se sont plus vite passés de la sonde d’alimentation. Les bébés ont aussi développé de meilleures capacités de succion et sont restés moins longtemps à l’hôpital.


Source nouvelobs 

lundi 24 février 2014

Billets-Banque de France


Banque de France

Banque de France : une entreprise (très) mal gérée
Comparaison Banque de France vs Bundesbank
• Coût de la fabrication des billets : 34 % de plus que ses concurrents
• Frais de personnel de la Banque de France : 2 fois plus que la Bundesbank (4 000 employés de plus !)
• Salaires à la Banque de France : 24 % de plus qu’à la Bundesbank
• Coût des retraites : 300 Millions d’euros de plus pour la Banque de France
Une entreprise est mal gérée quand elle présente certaines caractéristiques, tels que des prix de revient plus élevés que ceux de ses concurrentes ; des activités fortement déficitaires ; des frais généraux plus élevés que ceux de ses concurrentes ; des effectifs pléthoriques et de trop nombreuses implantations ; des salaires et des avantages sociaux exorbitants ; des gaspillages divers ; des ventes d’actifs à des prix trop bas et des placements à pertes ; l’absence de réaction- à des propositions de réformes justifiées.
Si l’on compare ses comptes 2012 à ceux de la Bundesbank (Banque centrale allemande), on peut affirmer que la Banque de France est mal gérée.

  • Prix de revient plus élevés que ses concurrentes
Le coût de revient de la fabrication des billets de banque « peut être estimé à 34 % » de plus que celui de ses concurrents privés, constate la Cour des Comptes, notamment à cause de « coûts salariaux supérieurs de 24 % ».

  • Activités fortement déficitaires
« Le chiffre d’affaires du fichier bancaire des entreprises (FIBEN) est loin de couvrir l’ensemble des coûts engagés (seulement 29 % du coût complet couvert) (…). A 16 %, le taux de couverture des coûts complets des prestations de conseil aux collectivités territoriales est l’un des plus faibles dans les prestations pour compte de tiers » (…). La gestion des comptes de ses agents ne se justifie plus au regard de la densité des réseaux des banques commerciales sur le territoire national et des coûts de gestion d’une telle activité, qui continue de mobiliser près de 80 ETP (emplois à temps plein).
En 2010 la médiation du crédit (qui consiste à pousser les banques à accorder à des PME des crédits qui leur paraissent injustifiés) « coûte 14,173 M€ pour 104,8 ETP ». En Allemagne les banques prennent elles-mêmes les décisions de crédits aux PME.

  • Frais généraux plus élevés que ses concurrentes
« Les frais généraux de la Banque (375 M€ en 2010) ont crû, notamment à compter de 2007, à un rythme soutenu (taux de croissance annuel moyen de 15 % sur la période 2007-2010), alors même que les effectifs de la Banque de France se contractaient (…). L’activité ressources humaines (RH) mobilise près de 4 % de l’effectif, taux très supérieur à celui des entreprises publiques (1,55 % à la RATP ou 1,15 % à la SNCF) ».
En outre les frais de personnel de la Banque de France (1.453 M € en 2012)- sont plus du double de ceux de la Bundesbank. Parmi ces frais, les salaires et charges sont de 1.013 M € (+ 63% sur la Bundesbank). Les pensions de retraites sont de 440 M € (contre107 à la Bundesbank), ce qui montre que le régime de retraites y est extrêmement favorable.

  • Effectifs pléthoriques et trop nombreuses implantations
Les effectifs de la Banque de France comprennent 13.012 personnes (contre 9.543 à la Bundesbank). Et ? le comble, elle vient d’annoncer l’embauche de plus de 200 personnes en 2014 !
« La Banque de France emploie à elle seule plus d’agents que l’ensemble des 16 autres banques centrales de la zone euro réunies ». Certes une partie de ces effectifs est affectée à des missions que ne remplit pas la Bundesbank. Ainsi « la gestion du surendettement des particuliers mobilise aujourd’hui 1 605 ETP. Or, il ne s’agit pas d’une activité de banque centrale ».
On peut se demander pourquoi une telle tâche a été confiée à une entreprise aussi peu performante. En Allemagne les dossiers de surendettement des particuliers sont traités directement par les tribunaux sans intervention d’un tiers. L’explication réside sans doute dans le fait que le développement de cette activité a permis de limiter les réductions d’effectifs. Car « la Banque de France a restructuré son réseau entre 2004 et 2006(…). Fermeture de 83 succursales (pour aboutir à 96 succursales en 2006) (…). Le réseau de la Banque n’en est pas moins encore très vaste, puisqu’il comprend près d’une succursale par département, et 32 implantations infra-départementales, avec un coût associé élevé (…). Il demeure le plus dense d’Europe. Une nouvelle rationalisation de ce réseau devrait être engagée ».

  • Salaires et avantages sociaux exorbitants
« Depuis 2005, les augmentations générales de salaires ont été 3,3 points plus élevées que celles de la fonction publique (respectivement + 8,36 % contre + 5,06 % de 2004 à 2010), alors que les agents de la Banque bénéficiaient de niveaux de rémunération supérieurs à ceux de la fonction publique pour des postes équivalents ».
En 2012 les salaires et charges salariales par personne étaient à la Banque de France de 77,8 K € par an, soit 24 % de plus qu’à la Bundesbank (sans compter les pensions de retraite et les dépenses d’action sociale, tels que les 12 centres de vacances et un chalet). « La Cour avait relevé en 2005 que le niveau élevé des dépenses d’action sociale de la Banque avait atteint, voire dépassé, un seuil critique (87,5 M€ en 2002, soit 13 % de la masse salariale de référence). La Banque de France se fixait, à l’horizon 2011, un objectif de 10 % de la masse salariale. Ce taux était encore de 11,5 % en 2010 ».

  • Gaspillages divers
"La Cour relevait en 2005 que la Banque de France louait à des personnalités extérieures, à des tarifs préférentiels, certains de ses plus beaux appartements. Aujourd’hui, les logements loués à des personnes extérieures, dont les loyers sont inférieurs aux prix moyens du marché, représentent 52 appartements sur un total de 105. Le manque à gagner résultant de ces situations préférentielles a été estimé par la Banque à 880 000 € ».


  • Ventes d’actifs à prix trop bas, placements à pertes
« Entre décembre 2004 et septembre 2009, la Banque a vendu 589 tonnes d’or, réduisant ainsi son stock de l’ordre d’un cinquième (- 19,5 %)(…). Le résultat de ce programme n’est pas satisfaisant, en raison de l’appréciation du cours de l’once d’or à partir de 2005. S’il n’avait pas été exécuté, la valeur des réserves en or aurait été, à fin 2010, supérieure de 19,4 Md€ (…). La Banque a réinvesti le produit des cessions d’or dans des titres en devises. En 2008, et au cours des années suivantes, des allègements de positions en livre sterling ont été réalisés. La perte de change nette enregistrée à la suite de ces cessions de titres libellés en livres sterling s’est élevée, sur la période 2007-2010, à 1,6 Md€ (…). A la suite de la défaillance, en 2008, de cinq banques (dont principalement Lehman Brothers), la Banque de France a, provisionné 1 184 M€ de pertes dans ses comptes. A partir de l’été 2011, le programme d’achat de dettes souveraines a été réactivé (…). Ces portefeuilles en euros « pour compte propre », d’un montant de 56,7 Md€ au 31 décembre 2010, étaient constitués, pour plus des quatre cinquièmes de titres de dettes souveraines de la zone euro, 44% du total ayant été investi dans des titres de dette d’Etat pour lesquels la probabilité de défaut n’était pas nulle à l’origine (Grèce, Irlande, Portugal, Italie, Espagne).

  • Absence de réactions à des propositions de réformes justifiées
« Sur la période s’étendant jusqu’à 2020, la possibilité de ne pas remplacer deux départs sur trois devrait être examinée (…). Il faudrait modérer les augmentations générales de salaires et les avantages non salariaux, accélérer la baisse des dépenses sociales et culturelles, accentuer les gains de productivité des fonctions supports, engager une nouvelle réduction de la taille du réseau ». Le Gouverneur de la Banque de France n’a pas répondu à la plupart de ces suggestions de la Cour des Comptes. Il a seulement indiqué que le maintien de la gestion des dossiers de surendettement était « indispensable »,et que « le maintien d’un maillage départemental (lui) paraît, en tout état de cause, le plus approprié » et qu’il prévoyait « le remplacement de la moitié des départs attendus au cours des 10 prochaines années (au lieu de un sur trois) (…) sauf à envisager un changement radical des principes de l’implantation territoriale et une réduction significative du périmètre de ses activités, telle qu’un retrait pur et simple de son implication dans la gestion du surendettement ».
Le « changement radical » n’est toujours pas en vue.

Comparaison des dépenses de fonctionnement de la Bundesbank et de la Banque de France

Bundesbank
BdF
Salaires (M €)
515
712
Charges salariales
84
301
Retraites
107
440
Total frais de personnel
706
1453
Amortissements et provisions
113
187
Autres charges de fonctionnement
618
617
Total dépenses (hors intérêts)
1437
2257
Effectifs Plein temps
9543
13012
(dont services centraux)
4025
6250
(baisse des effectifs depuis 10 ans)
- 35 %
- 17 %
Total bilan (Mds €)
1025
732
Ventilation personnel BdF : informatique et organisation : 600 ; relations humaines : 500 ; statistiques et études : 550 ; contrôle prudentiel : 1000 ; fabrication billets : 1000


(d’après leurs Rapports annuels, 2012)



Source Institut de Recherches Économiques et Fiscales

Infos santé-Allergie : faut-il jeter son parfum ?


Allergie : faut-il jeter son parfum ?

La Commission européenne a mis en place une enquête sur les substances allergisantes contenues dans les parfums. Trois substances sur la sellette.
"L’intention des parfums est de produire un effet enivrant et séduisant” écrivait Patrick Suskind dans "Le parfum"... mais ces derniers peuvent aussi déclencher des allergies chez certaines personnes et la Commission européenne a décidé de prendre le sujet de manière moins poétique en lançant une consultation sur les fragrances allergisantes.

  • Un système de cosmétovigilance depuis 2009
De la même manière qu'il existe une pharmacovigilance pour les médicaments, il existe une cosmétovigilance (démarche de surveillance des allergies et autres effets indésirables provoqués par les cosmétiques) qui oblige "les fabricants à déclarer tout produit mis sur le marché ainsi que de nourrir une base de données des effets indésirables commune à tous les Etats membres" (mesure adoptée en mars 2009 par le Parlement européen prévoyant).
Lorsqu'un nombre de cas d’allergies concernant un ingrédient devient important ou qu’il existe un doute sur l'innocuité d’un ingrédient, la Commission européenne met en place un comité scientifique qui enquête sur les dites substances.

  • Qu'est-ce qu'une allergie ?
L’allergie est la réaction anormale du système immunitaire d’un organisme face à une substance étrangère : l’allergène. La réaction d’allergie se divise en 2 phases : 
- la phase de sensibilisation ;
- la phase de réaction allergique.
Elle peut se manifester au niveau des yeux, du nez, du poumons ou sur la peau. L’allergène peut se trouver dans l’air, dans les aliments, dans les médicaments, les produits cosmétiques comme les crèmes et les parfums. L'allergène n'est pas forcément une substance chimique toxique, il peut aussi se trouver dans la nature (le pollen par exemple).

  • 1 à 3 % de la population en Europe présente une allergie cutanée aux fragrances
Les symptômes les plus fréquents sont une irritation, un gonflement et une éruption, mais ils peuvent évoluer en une affection chronique (eczéma). Une réaction allergique à une substance dépend de nombreux facteurs, notamment de la prédisposition génétique, de l’âge et de l’intensité de l’exposition à cette substance. D'après le comité..., 1 à 3 % des Européens seraient allergiques aux fragances.

  • 3 allergènes sur la sellette
Les conclusions les plus importantes du CSSC ont été les suivantes: trois substances, considérées comme non sûres, devront être interdites de toute composition : le HICC (hydroxyisohexyl 3-cyclohexene carboxaldehyde ), l’atranol et le chloroatranol. En outre, douze produits chimiques ainsi que huit extraits naturels ont été répertoriés comme particulièrement préoccupants. Il a été suggéré que leur concentration dans les produits cosmétiques soient limitées.

  • 2 à 3 ans pour appliquer la décision
Il y aura un temps de consultation jusqu’en mai pour réunir et prendre en compte les remarques et considérations de chaque acteur : impacts économiques, industriels. Après avoir rendu ses conclusions, la Commission européenne laissera ensuite un délai d’adaptation aux industriels de deux à trois ans pour appliquer les décisions.
Tous les allergènes potentiels devront être mentionnés dans la liste des ingrédients, en plus des termes "parfum" ou "aroma". D’autres travaux scientifiques sont nécessaires pour définir des limites de concentration sûres pour les substances chimiques particulièrement préoccupantes.

  • Mieux vaut prendre de l'avance sur la réglementation
Evidemment, pour le consommateur, il ne s'agit pas de jeter sa bouteille de parfum à la poubelle. Mais il vaut mieux prendre de l'avance sur la réglementation, conseille Laurence Wittner de l'Observatoire des cosmétiques (portail d'information indépendant sur les cosmétiques). En vérifiant qu'une des trois substances identifiées ne rentre pas dans la composition de son parfum, explique-t-elle. De manière générale, il est recommandé  d'utiliser des produits hypoallergéniques (même si le risque n'est jamais nul) et d'éviter toute fragrance pour les produits destinés aux bébés.


Source Sciences et Avenir

dimanche 23 février 2014

Billets-Le matraquage fiscal des entreprises


Le matraquage fiscal des entreprises
Avant je n’osais pas, je faisais comme tout le monde, mais désormais, quand je dîne avec des amis, je leur dit carrément que je suis résolument et farouchement capitaliste et libéral (en gros pour la libre entreprise et contre le dirigisme étatique). Si vous pouviez voir leurs têtes : ils se bouchent le nez devant des mots aussi vulgaires et nauséabonds. Pour libéral, ils ajoutent même “sauvage” pour montrer combien je suis dangereux pour la Société. Et capitaliste — mais vous n’y pensez pas, mon Dieu, quelle horreur ! Ils me citent toujours Churchill à propos de la démocratie (vous savez : «le pire des régimes – à l’exception de tous les autres déjà essayés dans le passé»), mais le capitalisme, non, pas la moindre indulgence de leur part : c’est le mal absolu. Je reconnais que par les temps qui courent, s’avouer capitaliste est presque un délit tant il est de bon ton de mépriser et agonir d’injures un système qui leur permet pourtant d’acheter leurs frigidaires, leurs voitures, leurs tablettes, leurs iPhones et – surtout – d’avoir un emploi. Et c’est là justement, à propos de l’emploi, que je sors de mes gonds …
Mais qui donc a décidé que les entreprises étaient là pour servir de tirelires à l’État ?
La taxation des entreprises parait à tous mes amis tout à fait normale. Ils trouvent même qu’elles ne sont pas assez taxées, qu’elles font trop de bénéfices et que les capitalistes touchent trop de dividendes…
  • Je ne reviens même pas sur cette notion de dividende qu’ils ne comprennent pas : le dividende est la contrepartie du capital prêté. Tout comme une banque prête à intérêt, il faut rembourser celui qui vous avance de quoi payer les investissements, point à la ligne. Si vous trouvez le capital sans le rémunérer, tant mieux pour vous. Mais bon, je n’insiste pas, ils ne comprennent pas les rudiments de l’économie marchande.
  • Les bénéfices c’est autre chose. Avec toute cette idéologie socialiste ambiante, on a complètement oublié que les entreprises ne sont pas là pour servir de tirelires à l’État ou de boites-à-sous pour financer ses dépenses publiques (toujours plus massives et dont la gabegie est dénoncée tous les ans par la Cour des comptes). Les entreprises sont là pour faire des bénéfices ! Elles ne sont pas une “assiette fiscale” où l’État peut venir manger et se servir à sa guise pour boucler ses propres fins de mois ou ses déficits !
  •  
Le système capitaliste (qui a fonctionné pendant des décennies avant l’arrivée des États-dits-”Providence”) n’est pas un miracle et il est très simple à comprendre : les entreprises fabriquent et vendent des produits ou des services ; elles doivent faire des bénéfices : pour créer des emplois, distribuer des salaires aux travailleurs et investir en rémunérant en dividendes les apporteurs de capitaux. Elles doivent gagner de l’argent si on veut que la machine à produire de la richesse continue à fonctionner. Si l’État détourne cette richesse à son profit, il fait dérailler le système. Aussi simple que ça.
Le matraquage fiscal pénalise la compétitivité et donc l’emploi !

Ce n’est pourtant pas sorcier à comprendre : quand l’État ponctionne la richesse des entreprises, elles ne disposent plus de ces sommes qui sont distraites du circuit marchand. Et tout s’écroule évidemment. Pour payer ses propres dépenses improductives, l’État crée des impôts sur les bénéfices, et des impôts sur les plus-values et des prélèvements sur ceci et sur cela, et des taxes et cotisations un peu partout… Et donc les entreprises font moins de bénéfices, et puis elles doivent déposer leur bilan et envoyer leurs salariés à Pôle emploi (où l’État les paye en “contrats d’avenir” financés par ces mêmes impôts qui sont précisément à l’origine de la destruction des entreprises).


L’entreprise n’est pas là pour fournir son argent de poche à l’État. L’entreprise est un système performant mais très fragile : la compétition internationale est extrêmement dure, les parts de marché sont de plus en plus difficiles à obtenir et le dernier rapport de l’OCDE vient encore de stigmatiser la non-compétitivité française. Alors que l’État laisse les entreprises faire leur métier : en ne les accablant pas de taxes, de charges et d’impôts en tout genre qui les empêche de se battre à armes égales avec leurs concurrents. Qu’il les laisse créer de la richesse et des emplois !

Et comme mes amis n’arrivent pas à comprendre ce dont je parle quand je dis que le poids des charges et de la fiscalité empêche les entreprises d’être concurrentielles, j’ai fait ces images pour les aider à comprendre la notion de compétitivité. Mais même avec ça j’en doute puisque Montebourg, Ayrault, Hollande et les autres nous affirment tous les jours le contraire, sous les applaudissements entendus des médias béats d’admiration devant l’idéologie de l’interventionnisme de l’État (l’État keynésien, l’État colbertiste, l’État-providence) et le matraquage fiscal des entreprises qui “sont riches et peuvent payer” !

C’est l’État le problème. C’est donc lui qu’il faut réformer de toute urgence !


 













Source contrepoints Nicolas Nilsen