mardi 17 septembre 2013

Billets-La Tour Paris 13

La Tour Paris 13


La fresque murale d'eL Seed sur la facade de la tour. © Thomas Lallier

Le premier musée virtuel du street art.
France Ô dévoile ce lundi 16 septembre “La Tour Paris 13”, un projet sur le street art qui mêle exposition, documentaire et musée virtuel.

Les neuf étages de vieille tour en béton et briques rouges forment un bloc uniforme planté en bord de Seine, vestige d'une époque révolue dans ce quartier moderne du 13ème arrondissement parisien. Impossible de rater cette “Tour 13” avec sa façade recouverte d'immenses gouttes dégoulinantes de vernis rouge fluo et sa fresque murale composée d'une arabesque de lettres arabes.
Cette fresque n'est qu'un avant-goût de ce qui se cache derrière les murs. Pendant six mois, dans le plus grand secret, une centaine d'artistes internationaux a investi les couloirs et les appartements semi-abandonnés de la tour, destinée à être démolie, pour les transformer en la plus grande exposition éphémère d’art urbain de France. Et pas seulement : ce laboratoire artistique d’exception est au cœur d'un documentaire de France Ô, aussi que d'un site internet très particulier.


© Jérôme Deiss
  • Six mois pour la créer, trente jours pour la visiter...
Montrer l'art urbain contemporain dans sa variété était le pari de Mehdi Ben Cheikh, le galeriste initiateur du projet. Tout aussi fondamental pour lui, était de garantir au public un accès libre et totale à l'exposition qui durera un mois, du 1er au 31 octobre. Nuit blanche parisienne comprise. « Obtenir l'autorisation de la préfecture a été la chose la plus longue et difficile, avoue-t-il. Nous ne pourrons faire rentrer que 49 personnes à la fois, pour des raisons de sécurité. »
Une fois l'exposition terminée et les derniers locataires encore sur place partis, la tour sera détruite. Au plus tard en début d'année prochaine. Que restera-t-il alors des fresques, des installations, de ces univers psychédéliques ou en noir et blanc, en craie, peints ou encore vaporisés sur les murs ? Comment en conserver une trace sans trahir le caractère éphémère du street art ?


© Jérôme Deiss

Les organisateurs ont eu l'idée d'associer à l'exposition parisienne, un musée virtuel interactif, digitalisant les œuvres pour un site internet. « C'est une occasion unique pour montrer la richesse du street art au grand public », souligne Matthieu Buchsenschutz de la Blogothèque qui mène ce projet interactif. « Le site sera actif dès l'ouverture de la tour, le premier octobre, et pendant trente jours on pourra l'explorer comme si on était sur place. »
  • Et dix jours pour la sauver
Sur ce portail disponible en français et anglais, on pourra parcourir les neufs étages, voir le travail d'un artiste en particulier ou encore rentrer dans les appartements. « L'un des enjeux était de ne pas mettre à l'avant tel ou tel auteur. L’appartement est l'unité de base, il est présenté dans une frise d'images avec les œuvres. On peut y cliquer pour avoir la fiche de l'artiste, sa biographie ou une interview-vidéo. »


© Jérôme Deiss

Mais c'est la dimension collective du projet qui enthousiasme Matthieu Buchsenschutz, notamment le rôle actif attribué aux internautes dans la sauvegarde des œuvres d'art : « Quand l'exposition se terminera, fin octobre, la plateforme passera en noir et blanc. C'est là qu'on espère mobiliser le maximum de visiteurs, qui choisiront les œuvres digitales à conserver, cliquant dessus pour les remettre en couleur. Ils auront dix jours pour le faire, après, tout ce qui est resté en noir et blanc disparaitra définitivement du site. » En revanche, tout ce que les internautes auront choisi de sauvegarder restera disponible en ligne.
Dernière étape de ce projet polymorphe et multimédia, le film du documentariste Thomas Lallier pour France Ô. Le réalisateur y décrit les mois de travail dans la tour ou s'attache aux enjeux du street-art. Pour le voir, il faudra attendre la destruction du HLM, en 2014.

 Source Luisa Nannipieri telerama.fr

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire