dimanche 24 février 2013

Billets-Qui est Mahomet ?



Qui est Mahomet ?

Prophète de l'Islam, Abû l-Qâsim Muhammad ibn 'Abdallâh, connu en Occident sous le nom de Mahomet, est né à La Mecque (actuelle Arabie saoudite) vers 570, mort à Médine le 8 juin 632.
La vie de Mahomet ne nous est connue que par des sources islamiques, notamment la Vie du messager de Dieu d'Ibn Hishâm (mort vers 834), ou les Campagnes militaires du messager de Dieu d'al-Wâqidî (mort en 822), auxquels s'ajoutent les recueils de Hadîth. Ces sources fournissent des renseignements détaillés et abondants, mais dont l'authentification et l'interprétation soulèvent d'importantes difficultés.
À la naissance de Mahomet, La Mecque est, depuis plusieurs générations, sous le contrôle de la tribu de Quraysh, qui tire sa richesse du commerce caravanier. Elle est gouvernée par une assemblée des chefs de clans. Sur le plan religieux, la ville reste massivement dominée par un polythéisme aux formes assez primitives, dont le culte est centré sur la "Pierre noire" de la Ka'ba, autour de laquelle un pèlerinage annuel attire les tribus de la région. Une situation analogue prévaut dans le reste de la péninsule arabique, malgré la présence, notamment au Yemen, de noyaux juifs et chrétiens.


La première partie de la vie de Mahomet ne nous est connue que par des traditions où l'histoire est difficile à distinguer de la légende. Issu du clan hâshimite de Quraysh, il se serait trouvé orphelin de bonne heure, et aurait été recueilli par son oncle paternel Abû Tâlib, le chef du clan. Il n'en aurait pas moins subi un certain déclassement social, qui l'aurait obligé à travailler pour le compte d'autrui, comme escorteur de caravanes, jusqu'à ce que son mariage avec Khadîja bint Khuwaylid, une riche veuve dont il était devenu l'homme de confiance, lui permette de retrouver son rang parmi les notables de la tribu.
Toutefois Mahomet aurait, dès cette époque, pris l'habitude de se retirer dans les montagnes entourant La Mecque pour y méditer et se livrer à des pratiques d'ascétisme. C'est lors de l'une de ces retraites qu'il aurait reçu, probablement en 610, sa première révèlation, qui déclencha en lui une crise spirituelle d'autant plus violente qu'elle fut suivie d'une période de silence divin qui dura trois années. Au cours de celle-ci, il ne s'ouvrit de son secret qu'à quelques proches, parmi lesquels la tradition mentionne certaines des plus grandes figures de l'Islam: son épouse Khadîja, qui fut la première à le reconnaître pour prophète, son cousin 'Ali ibn Abî Tâlib, le futur auteur de La Voie de l'éloquence, qui devait plus tard épouser sa fille Fâtima, ses amis et futurs beaux-pères (après la mort de Khadîja, en 619) Abû Bakr et 'Uthmân, qui devaient diriger après lui la communauté musulmane, et quelques autres.
Ce n'est qu'après sa seconde révèlation (613 ?) que Mahomet aurait reçu l'ordre de faire publiquement état de sa mission prophétique. Sa prédication se heurta tout d'abord à l'ironie, puis à l'hostilité déclarée des Quraysh, d'autant plus dangereuse que Mahomet ne réussit pas, en dépit de ses efforts, à convertir les notables de la tribu ni même ceux de son clan. Ceux-ci ne lui apportaient par conséquent qu'un soutien purement personnel, qui ne s'étendait pas aux nouveaux convertis. Pis, après la mort d'Abû Tâlib, le chef des Hâshimites, Abû Lahab se déclara ouvertement contre lui. Pour échapper à cette situation sans issue et de plus en plus dangereuse, Mahomet profita de l'occasion que lui offraient certains habitants de Yathrib (la future Médine), à la recherche d'alliés dans la guerre de clans qui, depuis plusieurs années, divisait la ville. Il semble également que la présence sur place d'une importante communauté juive ait incité Mahomet à accepter cette proposition, dans l'espoir d'y trouver un terrain d'accueil plus favorable à sa prédication monothéiste.
C'est dans un tel contexte qu'en 622 il émigra avec soixante-dix de ses compagnons. Cet évènement, l'Hégire, marque en fait l'apparition de la première communauté musulmane religieusement et politiquement autonome, composée de deux groupes alliés, et occasionnellement rivaux, celui des Mecquois émigrés (muhâjirûn) et des "alliés" médinois (ansâr). Parallèlement, on observe une évolution importante de la prédication de Mahomet: celle-ci ne s'adresse plus aux seuls Quraysh, mais à l'ensemble des tribus d'Arabie. En outre, elle se démarque beaucoup plus nettement des religions monothéistes établies, qu'elle accuse d'avoir déformé et falsifié leur message originel.


Cette volonté d'autonomie se renforce encore après la rupture de Mahomet avec les Juifs de Médine, marquée par le changement de la direction de la prière musulmane, qui, dorénavant ne serait plus tournée vers Jérusalem mais vers la Ka'ba de La Mecque, dont la fondation est alors explicitement attribuée par Le Coran à Abraham. On note aussi dans les sourates révélées à cette époque une présence importante de thèmes à portée législative, reflétant le souci d'organisation matérielle et spirituelle de la communauté. Celle-ci, au demeurant, se trouva dès l'origine en situation de guerre ouverte avec les Quraysh de La Mecque, sur lesquels elle remporta la victoire de Badr (623).
Menant une habile politique d'alliances (marquée notamment par de nombreux mariages) avec les tribus de toute l'Arabie, Mahomet réussit à isoler ses adversaires mecquois, et, au terme d'une brève campagne militaire, à négocier un compromis avec Abû Sufyân, le chef du puissant clan des Omayyades, qui se convertit à cette occasion. Il put ainsi entrer presque sans coup férir à La Mecque en 630. Les deux dernières années de sa vie furent consacrer à consolider la jeune communauté musulmane qui, à sa mort, rassemblait la plus grande partie des tribus de la Péninsule arabique. Cette oeuvre fut poursuivie après lui par le califat d'Abû Bakr (622-624) et surtout de 'Umar (624-634), sous lequel s'amplifia le mouvement de conquête orienté vers les empires byzantin et perse.
Mahomet, qui, selon la tradition musulmane, était illetré, n'a laissé aucun écrit (Le Coran est évidemment considéré une révélation divine, dont il n'était que le porte-parole). Ses propos et ses actions, qui, pour la loi musulmane, ont une valeur normative, ont été consignés dans les collections de Hadîth.



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