mercredi 3 octobre 2012

Infos santé-Tests de paternité



Tests de paternité

Une grossesse médiatisée, un accouchement et ses suites qui ont fait beaucoup parler. Maintenant c’est une demande devant la justice civile qui met Rachida Dati et sa fille sous les feux des projecteurs. Avec, en bout de course la question de la reconnaissance de paternité. Une technique qui a bien évolué.

Les millions de téléspectateurs qui, chaque, semaine, regardent les multiples déclinaisons de la série ‘Les Experts’ (CSI en anglais) sont devenus aujourd’hui familiers des dosages d’ADN, le support de notre patrimoine génétique présent dans toutes les cellules de notre corps, sauf les globules rouges, dépourvus de noyau.
Mais comment faisait-on les tests de paternité avant d’avoir es tests ADN ? En utilisant les groupes sanguins de l’enfant et du père putatif !
Précision importante : il ne s’agissait pas d’affirmer une paternité mais, tout au contraire, de l’infirmer. En clair, ces tests sanguins permettaient de pouvoir parfois dire : Monsieur X ne peut pas être le père de l’enfant de Mme Y.
Petit rappel de biologie. Sur les cartes de donneurs de sang figurent les groupes A, B, AB et O, agrémentés des signes + et pour la présence de groupes Rhésus.
Ces lettres caractérisent ce qu’on appelle le ‘phénotype’, c’est-à-dire l’aspect ‘visible’ du groupe sanguin, un peu à la façon de la couleur des yeux.
Ce phénotype ne se voit pas dans le cadre des groupes sanguins, mais c’est la structure située à la surface du globule rouge et qu’on appelle une glycoprotéine qui a une forme variable selon le groupe sanguin.
Ce groupe est génétiquement déterminé par le gène donné par chacun des parents, A, B et O.
Cette combinaison de deux gènes aboutit à un groupe désigné par une seule lettre, sauf dans un cas. Il faut se rappeler qu’il y a des gènes dominants et d’autres dits récessifs. Pour ‘gagner‘ le dominant a besoin d’être présent à un seul exemplaire. Pour le récessif, il faut deux gènes identiques.
Exemple : si vous êtes du groupe sanguin A, dans votre patrimoine génétique vous avez deux gènes A ou un gène A et un gène O, AA ou AO. Le gène O est récessif et s’incline.
Pareil pour B, BB ou BO
Si vous avez reçu le gène A de l’un et le B de l’autre, vous serez AB, les deux gènes étant dominants.
Enfin pour être du groupe O, la seule possibilité est d’avoir reçu deux gènes O, être donc génétiquement OO.

Infirmation
Prenons un cas concret. Nous sommes dans les années 60. Mme D à un enfant de groupe sanguin O.
Mme D dit que c’est M.C qui est le père ce cet enfant et veut qu’il soit reconnu comme tel.
M.C nie être le père.
Prise de sang, groupe sanguin, M.C est de groupe sanguin AB.
Il est donc exclu qu’il soit le père de l’enfant car, je le redis, pour être de groupe O, il faut porter deux gènes O, être OO.
Si l’enfant avait reçu un gène O de sa mère et un gène A ou B du père, il serait AO ou BO, ce qui se traduirait par un groupe sanguin A ou B.
Autre situation : l’enfant est O et le père est A.
On ne peut exclure la paternité, mais on ne peut pas l’affirmer non plus. Dans ce cas, le père peut être AA ou AO et il a pu donner son gène O.
Mais cela est improuvable.
Donc la technique des groupes sanguins ne pouvait qu’exclure une présomption de paternité, pas la prouver.

Confirmation
Virage total dans les années 80 avec la découverte par sir Alec Jeffreys, biologiste de l’université de Leicester en Angleterre des techniques d’empreintes génétiques.
Jeffreys constate que sur le brin d’ADN, en dehors des gènes qui constituent notre patrimoine génétique, existent des zones a priori sans fonction identifiée, mais qui sont uniques à chacune et chacun d’entre nous.  Sauf, notons le chez les vrais jumeaux, c’est-à-dire ceux qu’on appelle monozygotes, c’’est à dire issus d’un seul et même œuf.
Ces zones sont constituées pour moitié du matériel génétique du père et pour moitié de celui de la mère.
Hormis les jumeaux vrais la probabilité d’avoir deux empreintes identiques est de l’ordre de 1 sur 10 milliards, à mettre en rapport avec le fait que la Terre compte environ 7 milliards d’habitants.
Le principe des tests ADN est donc de récupérer des cellules des personnes d’intérêt, soit par frottis de la face intérieure de la joue, soit à partir de globules blancs du sang par exemple.
On dresse ensuite la carte génétique de chacun et on regarde ces fameuses, zones, appelées ‘allèles’.
ON va rechercher combien de ces allèles sont identiques entre l’ADN de l’enfant et du père supposé.
Selon les techniques, on recherchera un nombre plus ou moins grand de correspondances, six à huit généralement.
Et si ces correspondances existent, on pourra, contrairement aux tests sanguins, affirmer la paternité avec un risque d’erreur infinitésimal, de l’ordre, rappelons le, du dix milliardième.
Seul bémol, c’est une technique biologique donc susceptible d’être altérée par des fautes de manipulation, volontaire ou accidentelle,  ou des contaminations.
En France, seul un juge peut ordonner de tels tests mais des sociétés en proposent sur Internet et il arrive que des pères saisis de doutes n’hésitent pas à arracher un peu de cheveux d’un enfant pour les envoyer aux fins d’examens à ces sociétés.


Source docteurjd.com (blog santé de jd flaysakier)


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