mardi 20 octobre 2020

Billets-Squat Tacheles symbole du Berlin alternatif

Squat Tacheles symbole du Berlin alternatif


Ce squat artistique était le symbole de l’atmosphère qui régnait à Berlin dans les années 1990, de tous ces lieux palpitants qui ont éclos parce que de nombreux immeubles étaient vides et qu’il y avait un flou juridique autour de leur utilisation. Le Tacheles était un mélange de château hanté et de maison de poupée, un bâtiment en ruine dans lequel on se rendait toujours la nuit, ce qui donnait au lieu une atmosphère très mystérieuse. Il était aussi extrêmement accueillant, parce que la façade en était découpée : de l’extérieur, on pouvait voir tout ce qui se passait dans l’immeuble.

Le Tacheles a changé assez rapidement, il s’est professionnalisé, la création artistique est devenue plus conventionnelle. Il attirait de moins en moins les Berlinois et de plus en plus les touristes. Ce n’était plus un lieu authentique, il était devenu une sorte de mémorial de la décennie qui a suivie la chute du Mur, à l’époque où le quartier de Mitte était fortement marqué par la culture alternative. C’était une attraction touristique, un peu comme Checkpoint Charlie.

Sa fermeture n’est pas un mauvais signe pour Berlin, car il était presque devenu un symbole de stagnation. Bien sûr, on perd toujours quelque chose, je suis moi-même nostalgique quand je pense au degré de générosité et de liberté qu’il y avait autrefois à Mitte. Mais l’embourgeoisement de la ville est un processus normal et positif, qui donne une nouvelle énergie à certains quartiers. C’est ce qui se passe aujourd’hui dans les quartiers de Neukölln, Wedding et Lichtenberg, où beaucoup de nouveaux lieux dynamiques apparaissent. Le grand défi, maintenant, c’est qu’i y ait à nouveau quelque chose d’excitant à la place du Tacheles. Mais même si cela ne se produisait pas immédiatement, dans une ville aussi inventive que Berlin, ce ne serait pas une catastrophe.










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