vendredi 30 septembre 2011

Recettes Desserts-Macarons au chocolat noir

Macarons au chocolat noir


Préparation : 20 mn

Cuisson : 12 mn

Pour 15 macarons

100 g de chocolat noir

120 g de sucre glace

60 g de poudre d’amandes

2 blancs d’œufs

1 noix de beurre

1 pincée de sel

Pour la garniture

50 g de beurre mou

60 g de chocolat en poudre

1. Préchauffez le four à 180 °C (th. 6).

2. Cassez le chocolat en morceaux et faites-le fondre doucement.

3. Mélangez 80 g de sucre glace avec la poudre d'amandes. Ajoutez le chocolat fondu et remuez.

4. Battez les blancs en neige avec le sel, puis ajoutez le reste du sucre sans cesser de fouetter jusqu'à ce qu'ils deviennent lisses et brillants. Incorporez-les au mélange précédent (vous obtiendrez une texture sableuse).

5. A l'aide d'une cuillère à café, déposez des petits tas de pâte sur la plaque du four recouverte d'une feuille de papier sulfurisé beurrée.

6. Faites cuire 10 à 12 min.

7. Décollez les macarons et laissez-les refroidir sur une grille.

8. Préparez la crème au beurre : dans un bol, travaillez à la fourchette le beurre et le chocolat en poudre pour obtenir une texture homogène.

9. Soudez par deux les macarons avec une couche de crème au beurre.

jeudi 29 septembre 2011

Recettes Desserts-Mousse au chocolat noir

Mousse au chocolat noir


Préparation : 10 mn

Réfrigération : 4 à 5 heures

Cuisson : sans

Pour 4 personnes

130 g de chocolat noir

1 sachet de sucre vanillé

3 œufs

1 pincée de sel

1. Faites fondre le chocolat en morceaux avec 1 cuillère d'eau à feu doux en remuant.

2. Mettez le chocolat fondu dans un saladier, ajoutez progressivement les 3 jaunes d'œufs en tournant très vite, puis le sachet de sucre vanillé.

3. Incorporez les blancs d'œufs battus en neige ferme avec une pincée de sel fin.

4. Présentez dans une coupe, et mettez au frais 4 ou 5 h au réfrigérateur, avant le service.

mardi 27 septembre 2011

Recettes Crêpes Blinis Pancakes-Pancakes aux fruits de la Passion

Pancakes aux fruits de la Passion


Préparation : 10 mn

Repos de la pâte : 30 mn

Cuisson : 20 mn

Pour 12 pancakes

Pour la garniture

½ litre de sorbet au citron vert

½ litre de sorbet à la noix de coco

3 cuillerées à soupe de noix de coco râpée

Pour la pâte

2 œufs

15 cl de lait

120 g de farine

1 cuillerée à café de levure

4 fruits de la Passion

2 cuillerées à soupe de sucre

20 g de beurre fondu pour la cuisson

1 pincée de sel

1. Cassez les œufs et séparez les blancs des jaunes. Versez les jaunes d’œufs dans un bol puis fouettez-les avec le lait, la farine, la pulpe des fruits de la Passion, le sel et la levure. Ajoutez le sucre et fouettez à nouveau pour obtenir une pâte homogène.

2. Dans un bol, montez les blancs en neige, puis ajoutez-les au mélange précédent. Laissez reposer 30 minutes.

3. Graissez une poêle à pancakes avec un peu de beurre et mettez-la à chauffer. Versez une petite louche de pâte, tournez la poêle pour bien répartir la pâte sur toute sa surface. Quand le pâte est sèche sur le dessus (au bout de 2 minutes environ), retournez le pancake et laissez cuire 1 minute sur l’autre face.

4. Servez les pancakes avec 1 boule de sorbet coco, 1 boule de sorbet citron vert et saupoudrez le tout de noix de coco râpée.

Un truc

Présentez aussi ce dessert avec une salade de fruits exotiques. Pour cela, mélangez des dés de mangue, d’ananas et de kiwi et des lamelles de banane.

lundi 26 septembre 2011

Recettes Crêpes Blinis Pancakes-Pancakes à la fleur d’oranger

Pancakes à la fleur d’oranger


Préparation : 15 mn

Repos de la pâte : 30 mn

Cuisson : 30 mn

Réfrigération : 15 mn

Pour 12 pancakes

Pour la garniture

4 oranges

2 cuillerées à soupe de sucre en poudre

½ cuillerée à café de cannelle en poudre

2 cuillerées à soupe de pignons de pin

Pour la pâte

2 œufs

15 cl de lait

2 cuillerées à soupe de sucre

120 g de farine

1 cuillerée à café de levure

2 cuillerées à soupe de sucre

1 cuillerée à soupe d’eau de fleur d’oranger

20 g de beurre fondu pour la cuisson

1 pincée de sel

Préparation des pancakes

1. Cassez les œufs et séparez les blancs des jaunes. Versez les jaunes d’œufs dans un bol puis fouettez-les avec le lait, la farine, l’eau de fleur d’oranger, le sel et la levure. Ajoutez le sucre et fouettez à nouveau pour obtenir une pâte homogène.

2. Dans un bol, montez les blancs en neige, puis ajoutez-les au mélange précédent. Laissez reposer 30 minutes.

3. Graissez une poêle à pancakes avec un peu de beurre et mettez-la à chauffer. Versez une petite louche de pâte, tournez la poêle pour bien répartir la pâte sur toute sa surface. Quand le pâte est sèche sur le dessus (au bout de 2 minutes environ), retournez le pancake et laissez cuire 1 minute sur l’autre face.

Préparation de la garniture

4. Pelez les oranges à vif : taillez le haut et la base des oranges ; replacez chaque orange sur sa base, puis à l’aide d’un couteau bien tranchant, taillez des bandes d’écorces en partant du haut vers le bas. Une fois vos oranges pelées, découpez-les en fines rondelles. Placez toutes les rondelles dans un plat creux, saupoudrez de sucre et de cannelle et laissez au froid 15 minutes avant de servir.

5. Versez vos pignons de pin dans une petite poêle et mettez sur le feu. Secouez la poêle et retirez les pignons dès qu’ils sont grillés, au bout de quelques petites minutes.

6. Servez les pancakes à la fleur d’oranger avec la salade d’orange à la cannelle et les pignons de pin grillés.

Une variante

Ajoutez quelques fruits secs coupés en petits morceaux dans la salade d’orange : dattes, figues ou abricots secs.

dimanche 25 septembre 2011

Recettes Crêpes Blinis Pancakes-Pancakes au café et chocolat

Pancakes au café et chocolat


Préparation : 10 mn

Repos de la pâte : 30 mn

Cuisson : 30 mn

Pour 12 pancakes

Pour la garniture

25 cl de lait

250 g de chocolat noir dessert

Poivre

Pour la pâte

2 œufs

15 cl de lait

1 cuillerée à café d’extrait de café

2 cuillerées à soupe de sucre

120 g de farine

1 cuillerée à café de levure

2 cuillerées à soupe de sucre

20 g de beurre fondu pour la cuisson

1 pincée de sel

Préparation des pancakes

1. Cassez les œufs et séparez les blancs des jaunes. Versez les jaunes d’œufs dans un bol puis fouettez-les avec le lait, l’extrait de café, la farine, le sel et la levure. Ajoutez le sucre et fouettez à nouveau pour obtenir une pâte homogène.

2. Dans un bol, montez les blancs en neige, puis ajoutez-les au mélange précédent. Laissez reposer 30 minutes.

3. Graissez une poêle à pancakes avec un peu de beurre et mettez-la à chauffer. Versez une petite louche de pâte, tournez la poêle pour bien répartir la pâte sur toute sa surface. Quand le pâte est sèche sur le dessus (au bout de 2 minutes environ), retournez le pancake et laissez cuire 1 minute sur l’autre face.

4. Gardez les pancakes au chaud sous une feuille de papier d’aluminium.

Préparation de la garniture

5. Pour le coulis, mettez le lait à chauffer dans une casserole. Juste avant l’ébullition, sortez la casserole du feu et ajoutez le chocolat cassé en morceaux. Mélangez avec une cuillère en bois jusqu’à obtenir une sauce lisse. Poivrez (1 cuillerée à café rase). Mélangez.

6. Servez vos pancakes avec ce coulis de chocolat au poivre.

Une variante

Ajoutez selon vos envies des noisettes concassées, des éclats de noisettes caramélisées, de la pistache concassée…

Pour des pancakes à l’accent irlandais, préparez un coulis avec 20 cl de liqueur de Bailey’s, 5 cl de lait et 250 g de chocolat noir dessert. Et éventuellement, une petite touche de chantilly pour la déco !

Vous pouvez accompagner ces pancakes d’une boule de glace à la vanille ou au café.

Recettes Crêpes Blinis Pancakes-Pancakes au yaourt

Pancakes au yaourt


Préparation : 15 mn

Repos de la pâte : 1 heure

Cuisson : 20 mn

Pour 8 pancakes

100 g de farine

1 cuillerée à café de levure

20 g de sucre en poudre

1 œuf

1 yaourt brassé

20 g de beurre fondu

10 cl de lait

20 g de beurre fondu pour la cuisson

30 cl de coulis de fruits

1 pincée de sel

1. Versez la farine, la levure, le sucre et le sel dans un saladier. Mélangez et creusez un puits au centre.

2. Dans un autre saladier, fouettez l’œuf, le yaourt et le beurre fondu. Ajoutez le lait et fouettez à nouveau. Versez ce mélange dans le puits de farine et fouettez jusqu’à obtenir une pâte lisse. Laissez reposer 1 heure.

3. Graissez une poêle à pancakes avec un peu de beurre et mettez-la à chauffer. Versez une petite louche de pâte, tournez la poêle pour bien répartir la pâte sur toute sa surface. Quand la pâte est sèche sur le dessus (au bout de 2 minutes environ), retournez le pancake et laissez cuire 1 minute sur l’autre face. Répétez l’opération jusqu’à épuisement de la pâte.

4. Versez dessus le coulis de fruits avant de servir.

Une variante

Vous pouvez aussi servir ces pancakes avec un filet de miel d’acacia et quelques amandes effilées dorées à la poêle.

Recettes Crêpes Blinis Pancakes-Pancakes cacao et bananes

Pancakes cacao et bananes


Préparation : 20 mn

Repos de la pâte : 30 mn

Cuisson : 30 mn

Pour 12 pancakes

Pour la garniture

3 bananes

20 g de beurre

1 cuillerée à soupe de sucre en poudre

½ cuillerée à café de cannelle en poudre

1 bombe de crème Chantilly

Pour la pâte

130 g de farine

50 g de poudre de noisettes

50 g de cacao en poudre

50 g de sucre

2 œufs

40 cl de lait

1 sachet de levure

1 pincée de sel

Préparation des pancakes

1. Cassez les œufs et séparez les blancs des jaunes. Versez les jaunes d’œufs dans un bol puis fouettez-les avec le lait, la farine, le cacao en poudre, la poudre de noisette, le sel et la levure. Ajoutez le sucre et fouettez à nouveau pour obtenir une pâte homogène.

2. Dans un bol, montez les blancs en neige, puis ajoutez-les au mélange précédent. Laissez reposer 30 minutes.

3. Graissez une poêle à pancakes avec un peu de beurre et mettez-la à chauffer. Versez une petite louche de pâte, tournez la poêle pour bien répartir la pâte sur toute sa surface. Quand le pâte est sèche sur le dessus (au bout de 2 minutes environ), retournez le pancake et laissez cuire 1 minute sur l’autre face.

4. Gardez les pancakes au chaud sous une feuille de papier d’aluminium.

Préparation de la garniture

5. Pelez les bananes et coupez-les en rondelles. Mettez le beurre à fondre dans une grande poêle antiadhésive et versez-y vos rondelles de bananes. Saupoudrez de sucre et de cannelle, puis laissez cuire 10 minutes en remuant de temps en temps.

6. Servez les pancakes avec 1cuillerée à soupe de bananes rôties et 1 noix de chantilly sur le dessus.

Une variante

Quand vous avez versé votre louche de pâte dans la poêle et que le pancake commence à cuire, saupoudrez sa surface de pépites de chocolat, puis retournez-le pour achever la cuisson de l’autre face.

Pour les très gourmands, nappez ces pancakes d’un filet de chocolat fondu !

vendredi 23 septembre 2011

Billets-Entretien avec Yann Moulier Boutang

“Taxons toutes les transactions financières !”


Propos recueillis par Vincent Remy (Télérama)

Impôt sur le revenu, TVA... Notre fiscalité est obsolète parce que le capitalisme a muté, affirme l'économiste Yann Moulier Boutang. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère, celle de la “pollinisation”. Explications.

Et si la gauche se trompait de combat en se focalisant sur l'impôt sur le revenu ? Et si les mutations du capitalisme rendaient cet impôt obsolète ? Normalien, philosophe, proche du penseur d'extrême gauche Toni Negri, Yann Moulier Boutang, qui a rejoint les Verts en 1999, est l'économiste français le plus hétérodoxe du moment. Dans L'Abeille et l'Economiste, paru l'an dernier, il développe une thèse audacieuse et féconde : en se tournant vers l'intelligence, l'immatériel, le numérique, le capitalisme a engendré une finance hypertrophiée. En plein débat sur la fiscalité, ce fédéraliste européen, « mondialiste écologiste », affirme donc que seule une taxe sur les transactions financières permettrait à l'Europe de mener une politique d'avenir, tout en protégeant ses citoyens de la pauvreté. De Rio de Janeiro, c'est évidemment sur Skype que cet admirateur de Lula a choisi de nous parler...

Que vous inspirent les derniers soubresauts de la crise que nous vivons depuis 2008 ?

Prenons l'exemple de la Grèce. En 2001, ce pays ayant rejoint la zone euro, une brillante économiste de la Goldman Sachs, formée à la London School, gratin du gratin, a proposé les services de sa banque au gouvernement grec pour qu'il trouve de quoi se financer sur les marchés. La banque a touché une commission ; ensuite elle a produit des chiffres truqués pour que la Grèce obtienne une bonne note auprès des agences de notation ; enfin, elle a pris ce qu'on appelle des « positions », c'est-à-dire a parié sur le fait que la Grèce se casserait la figure. Et quand ça a été le cas, la Goldman Sachs a gagné beaucoup d'argent...

Pourtant, vous refusez de faire le procès de la finance de marché. Vous dites même être son « avocat du diable »...

Dire « la finance, c'est pas bien, c'est immoral » n'avance à rien. Si l'on ajoute « c'est toujours les mêmes, des protestants ! » (ce qui est à la mode dans les pays catholiques), « des juifs ! » (à la mode dans les pays protestants), des « Occidentaux ! » (à la mode dans les pays arabes), on crée un populisme idiot. J'aimerais que l'on comprenne que ce n'est pas la finance en elle-même qui est scandaleuse, mais un certain nombre de pratiques que l'on peut combattre par des stratégies intelligentes.

En quoi la finance est-elle indispensable ?

Elle détermine le prix immédiat de la valeur du futur. C'est une opération fondamentale, sans laquelle les projets ne peuvent se faire. Sans la finance, seuls les gens qui ont déjà de l'argent pourraient faire quelque chose. Dès le XIVe siècle, elle a été le repère des économies en croissance, contre les économies stagnantes. Le problème est qu'en ayant créé une interdépendance généralisée la finance contemporaine a acquis une impunité vis-à-vis des Etats.

Pourquoi la sphère financière a-t-elle pris une telle ampleur ?

C'est le résultat d'une mutation économique. Pendant ce qu'on a appelé les Trente Glorieuses, les Etats-Unis et l'Europe ont connu une croissance jamais vue sur une si longue période de 5 % par an, ce qui signifiait un doublement de la richesse tous les quinze ans. L'Etat avait pénétré le capitalisme et y jouait un rôle central, par la planification industrielle. Mais on oublie que cette croissance s'est faite avec une énergie à bas coût et l'exploitation de la main-d'œuvre immigrée. En 1973, le coût du pétrole a brutalement remonté, et les migrants qu'on faisait venir ont commencé à coûter un peu plus cher. On a connu une décennie de stagnation économique et une violente instabilité monétaire.

Quelle a été la réponse du système à cette stagnation ?

Elle a été double. La mondialisation, tout d'abord, qui est passée par des délocalisations. Avec la chute du communisme, le capitalisme a reçu un coup de fouet en investissant dans les pays d'Europe centrale et en Chine. Les emplois industriels les moins qualifiés ont disparu en Occident, au bénéfice des ingénieurs, de la conception, des métiers qui créent la valeur ajoutée. La déréglementation, ensuite, sous l'influence des économistes néolibéraux, qui ont « inspiré » Thatcher et Reagan. Jusque dans les années 1970, les augmentations de salaire étaient régulières. A partir de 1980, ils ont dit : c'est terminé, épargnez de l'argent, et cet argent, vous le ferez travailler et cela vous rapportera plus que votre travail. Un nombre incalculable de gens se sont retrouvés dépendants des marchés financiers. En France, le nombre de détenteurs d'actions et d'obligations est passé de un million en 1978 à douze millions en 2007.

Vous refusez pourtant de condamner la mondialisation ?

Elle a sorti 400 millions de Chinois et 300 millions d'Indiens de la misère... Bien sûr, aujourd'hui, les Bourses sont inquiètes de l'endettement américain, mais pas seulement. Elles sont inquiètes parce que la valeur du futur n'est pas facile à déterminer. Le futur, ce sont les investissements écologiques. Mais que vaut le réchauffement climatique ? Combien va-t-il falloir investir ? Le rapport Stern a dit 1 % du PIB par an. Pour des pays qui font péniblement 2 % de croissance comme le nôtre, c'est colossal. L'Europe traîne une croissance anémiée, donc dispose de peu d'argent pour investir, car avec la crise financière de 2008 elle a chargé la barque de l'endettement. La Chine voit s'achever le cycle de la main-d'œuvre pas chère et inépuisable. Les marchés observent un monde de plus en plus instable : révolutions arabes, émeutes anglaises, révoltes en Espagne, en Grèce. Donc, la nervosité gagne...

D'autant que l'économie s'est extraordinairement financiarisée...

Il y a surtout interdépendance de tout, tout est imbriqué, la dette grecque a fait la fortune de la BNP et de la Société Générale. L'endettement de l'Irlande a impliqué les banques anglaises jusqu'au cou. Alors, cette finance hypertrophiée, pourquoi ne peut-on s'en débarrasser, la jeter ? Parce qu'il y a un bébé dans l'eau du bain. Ce bébé, c'est la « pollinisation ». L'interdépendance mondiale est comparable à l'opération qu'effectuent les abeilles, qui ne se contentent pas de produire du miel et de la cire, mais fécondent la nature en transportant le pollen de fleur en fleur. Or, on a calculé que la pollinisation des abeilles représentait entre 790 fois et 1 000 fois la valeur de leur production en miel et cire. La vraie richesse produite dans la société est cette pollinisation, née d'Internet et des réseaux.

L'extension du domaine de la finance ne serait que le symptôme d'une nouvelle économie ?

Oui, à l'évidence. Les grandes banques étaient nées avec le capitalisme industriel, qui va de la machine à vapeur jusqu'à l'invention de l'électricité. Une autre finance est née des transformations profondes de l'économie, que j'appelle le capitalisme cognitif : alors que le système industriel reposait sur un ordre militaire – on vous paye tant par mois et vous obéissez aux ordres –, ce qui a de la valeur désormais, ce sont les opérations d'interaction complexe entre les gens, l'intelligence, la capacité à réagir, à créer des éléments de coopération et de confiance. L'économie d'innovation repose sur cette « pollinisation » humaine.

Comment l'évalue-t-on ?

Il s'est passé le mois dernier un événement qui restera dans les livres d'histoire : une entreprise d'informatique, Apple, avec 330 milliards de dollars, a dépassé la capitalisation boursière d'Exxon, première compagnie pétrolière mondiale. Apple l'a fait avec des ordinateurs, mais aussi avec le développement d'« éco-systèmes ». Ce qu'il y a dans l'univers Apple, ce sont des développeurs, des valeurs d'entreprise, de la marque, de l'organisation sociale, de la Californie...

Les entreprises qui innovent ne feraient que capter notre activité de pollinisation ?

Les premiers à avoir fait ça, c'est Google, puis les réseaux sociaux qui offrent un service gratuit à des gens et à leurs amis, et aux amis de leurs amis... Grâce aux traces qu'ils recueillent, ils sont en mesure de créer de nouveaux modèles économiques, qui pulvérisent en rentabilité les vieux modèles.

Comment évalue-t-on cette richesse ?

La Bourse le fait. Quand Microsoft a voulu racheter Facebook, cela a donné une évaluation de 15 milliards de dollars.

Quelle justesse accorder à cette évaluation ?

Apple vaut-il ses 330 milliards de dollars ? Dans l'évaluation d'une capitalisation boursière, il n'y a pas que les actifs matériels, il y a la compétence de la main-d'œuvre, les réseaux de clients, le futur de l'entreprise. Des choses pas toujours faciles à évaluer.

L'évaluation comptable ne serait donc pas suffisante ?

Lorsqu'une entreprise est évaluée par ses comptables à un million de dollars, et qu'elle est achetée deux millions, le sens commun veut que ce soit de la spéculation. Et si cette entreprise avait des actifs cachés, des « immatériels » qui n'apparaissent pas dans les livres de comptes ? Autrement dit, quand la finance « surévalue » une entreprise comme Apple, c'est qu'elle repère un potentiel d'innovation et de captation de nouveaux marchés. Et elle le fait en bousculant les règles : quand vous aviez en fonds propres un million, la finance classique proposait cinq en crédit. La finance de marché, depuis le milieu des années 1980, a dit : chiche, on fait trente-deux de crédit, et vous allez voir que ça va marcher. Elle a senti qu'il y avait du pollen dans l'air ! Elle a procuré les crédits qui ont développé les nouvelles technologies et la Chine.

Il y a tout de même des bulles spéculatives...

Les économistes traditionnels qui évoquent une grande crise systémique se trompent, parce que la base de l'économie a changé. Cette économie de pollinisation qui émerge est un continent nouveau, et nous ne le comprenons pas mieux que Christophe Colomb lorsqu'il a atteint l'Amérique. Bien sûr, je partage l'indignation éthique, politique, face à la cupidité des requins de la finance, mais je vois aussi qu'émerge un continent, et que ce continent, il faut s'en occuper.

Justement, que faut-il faire pour que le coût humain et social soit moins élevé, notamment en Occident ?

Je reconnais qu'on ne peut opposer à quelqu'un qui va tomber dans la misère en Occident le fait qu'il y ait moins de miséreux en Inde et en Chine. Le problème majeur, c'est l'attitude de nos Etats, qui ont laissé s'installer complaisamment depuis quarante ans un mode de gouvernance où l'on traite tout comme des actifs financiers, l'université, l'éducation, la recherche, la santé. Et qui ont laissé s'installer des degrés d'endettement importants sans oser affirmer qu'ils ne sont pas un problème si l'économie est porteuse de valeur. Avant même la crise de 2008, le rapport Pébereau disait : la dette de la France, c'est épouvantable, 14 000 euros par Français ! Si un Français vaut 100 000 euros, 14 000 euros à la naissance, effectivement ça fait beaucoup. Mais si la valeur d'un Français, c'est un million d'euros, c'est ridicule. Quel était en 1945 le taux d'endettement des Etats-Unis, puissance qui allait tirer pendant trente ans la croissance mondiale ? Entre 250 % et 300 % du PIB. Donc, il faut arrêter d'avoir ces réflexes stupides...

Pourquoi les Etats sont-ils paralysés par la question de l'endettement ?

Parce qu'ils sont entre les mains de financiers qui leur ouvrent ou leur ferment les portes du crédit ! D'où l'inaction de Nicolas Sarkozy depuis son discours de Toulon : qu'a-t-il fait contre la finance ? Pas grand-chose. Je ne dis pas que la gauche aurait fait beaucoup mieux. Il faudrait commencer par restaurer des disponibilités financières. Cela peut passer par une réforme de l'impôt sur le revenu comme le pense une partie de la gauche, avec le fameux bouquin de Thomas Piketty sur la révolution fiscale, « on va taxer davantage les riches », ou comme Warren Buffett l'a proposé...

... ainsi que nos seize riches...

Mais cette philosophie, dépassée, ne résoudra pas nos problèmes. Nos impôts restent assis sur une conception de l'économie qui date de David Ricardo, économiste du XIXe siècle, où la richesse est un produit et uniquement un produit. C'est la somme des valeurs ajoutées de ces produits qui définit le produit national brut et sur laquelle est calculée la TVA, impôt injuste puisqu'il touche proportionnellement davantage les pauvres. Mais ce qui compte aujourd'hui, ce n'est plus la production, mais la circulation, et notamment la distribution du crédit : alors qu'on évalue la richesse productive quotidienne à 150 milliards, il y a dans le même temps 1 500 milliards de transactions financières destinées à se protéger des variations des taux de change, et 3 700 milliards en échanges de produits dérivés...

Que faudrait-il faire ?

Taxer toutes les transactions financières ! Plutôt que de débattre d'un niveau d'impôt applicable à ces 150 milliards d'euros, on prélèverait 2 % sur toutes les transactions, du retrait par carte bancaire à l'achat d'actions – et pas uniquement sur les transactions entre pays, comme le proposait la taxe Tobin. Imaginez : 2 % sur les 3 700 milliards de produits dérivés qui font la fortune de la Bourse, de Soros, d'Exxon, des fonds de pension ! Non seulement vous résolvez le problème de la dette, mais vous permettez le fonctionnement normal de l'Etat en supprimant la TVA et l'impôt sur le revenu !

Vous supprimez du même coup la progressivité de l'impôt...

Dans une société démocratique, tout le monde doit contribuer, de façon proportionnelle. Vous savez très bien que, quand on exempte les pauvres d'impôt, les riches les traitent d'assistés, de mendiants. Deuxième avantage : vous dites aux banques, vous vous gavez sur les transactions financières, eh bien vous allez désormais jouer un rôle civique, et on ne vous accusera plus d'être des spéculateurs. Et on aura ainsi un vrai budget de la recherche, un vrai budget social, un vrai budget de l'éducation...

Ce système, je pense qu'on va y venir. Comme on va venir à la réforme de la protection sociale, qui brinquebale parce que le nombre de gens qui ont un emploi salarié diminue. La seule façon d'y remédier, c'est de considérer que tout le monde fait de la pollinisation, activité qui doit donner droit à un « revenu d'existence », pas très éloigné du smic.

Vous ne parlez pas de redistribution, mais de rétribution de la pollinisation...

Oui, il est important de déculpabiliser des gens qu'on a tendance à traiter de cigales, alors que ce sont des abeilles. Le « revenu d'existence » ne serait pas de l'argent pris dans la poche des fourmis qui travaillent et donné à des gens qui ne feraient rien entrer dans la fourmilière. Aujourd'hui, en France, le seul élément de pollinisation reconnu, c'est le statut des intermittents du spectacle. Au Brésil, Lula a donné mensuellement un revenu aux familles, sans autre condition qu'elles envoient les enfants à l'école, ce qui a sorti des millions de Brésiliens de la pauvreté.

Votre système de taxation ne peut fonctionner à l'échelle d'un pays...

L'Europe a le premier marché du monde en termes de production, d'importations, d'exportations, de patrimoine, de tourisme... commençons par l'Europe ! Nous ne nous en sortirons qu'avec une vision fédérale. Dotons-nous enfin d'un vrai budget européen, donnons-nous la possibilité de faire du déficit pour lancer des plans d'équipement écologiques, par des emprunts, libellés en euro, monnaie qui bénéficie du triple A... Et mettons en place cette taxe sur les transactions, en diminuant progressivement le poids des impôts internes...

C'est un peu ce que viennent de proposer Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ?

On y vient, mais leur taxe serait perçue nationalement, et d'un niveau très faible, car ils refusent un Trésor européen. Pourtant, je ne trace pas des plans sur la comète ! La Banque centrale européenne a soutenu la livre sterling en achetant des obligations britanniques et en les prenant en pension durant la crise anglaise, qui a été la plus profonde et la plus grave – les émeutes en sont le reflet. Elle a assuré la liquidité des banques. Le message de Trichet était que l'Europe se donne les moyens institutionnels d'avoir une vraie banque centrale, avec les attributs d'un Trésor, et des obligations européennes, des eurobonds.

Mais Merkel n'en veut pas...

Merkel ne voulait pas du premier sauvetage des banques, lors du sommet de 2008. Elle a changé d'avis in extremis lorsqu'un de ses conseillers est venu lui souffler à l'oreille qu'une banque allemande s'effondrait... Elle a refait le coup à propos de la Grèce, elle y va à reculons, mais elle y va, car il n'y a pas d'autre solution. Soit l'Europe fait un saut fédéral, soit l'on se dirige vers un démantèlement de l'euro. Les marchés ont compris, ils font une analyse politique précise. Que disent-ils ? Faites-le, et tant que vous ne le faites pas, on se fera du fric sur votre dos...

Votre taxe, n'est-ce pas une utopie ?

Quand une utopie est reprise par des tas d'hommes politiques y compris des ministres de l'Economie et des Finances, j'ai tendance à penser qu'on est sorti du domaine de l'utopie, qui d'ailleurs est une chose noble car elle prépare les réalités de demain. Je pense au contraire qu'on est dans le futur immédiat que simplement beaucoup de gens ne voient pas émerger. La droite reste dans l'idée de bricoler la machine et de ne presque rien changer ; la gauche propose simplement de s'attaquer à la structure actuelle, bien sûr pas satisfaisante, de l'impôt sur le revenu. Mais quid de la TVA, et des ressources nécessaires à la révolution écologique et à l'amélioration de la protection sociale ?

Vous savez que renoncer à un prélèvement fiscal progressif, du point de vue des socialistes, ce n'est pas acceptable ?

Ça, c'est de l'idéologie. Les socialistes savent bien que si l'on veut maintenir et renforcer un haut niveau de protection sociale tout en continuant à exempter d'impôt sur le revenu la moitié des foyers fiscaux, il ne leur faudra pas seulement augmenter l'imposition des très riches... On a le droit d'être de gauche et dire que cette solution ne permettra pas à la fois de financer le revenu des plus pauvres et de mener des politiques ambitieuses.

Les Etats européens lourdement endettés peuvent-ils investir massivement sur la transition écologique ?

Avec les dettes, le problème n'est jamais de savoir qui est le financier, mais si le financier vit avec vous. Prenons la dette japonaise : 200 % du PIB d'endettement. Aucune agence de notation n'a déclassé le Japon, parce que la dette du Japon est détenue à 95 % par les ménages japonais. Si un emprunt européen était fait à hauteur de la richesse de l'Europe, autour de 700 milliards d'euros, si l'affectation de cet emprunt était connue à l'avance, je ne doute pas que l'investissement populaire sera là. Car le seul endettement fondamental est celui des traites que nous avons tirées sur la Terre. Tous les autres peuvent se régler...

Recettes Crêpes Blinis Pancakes-Pancakes de châtaignes et poires

Pancakes de châtaignes et poires


Préparation : 15 mn

Repos de la pâte : 30 mn

Cuisson : 30 mn

Pour 12 pancakes

Pour la garniture

3 poires

10 g de beurre

1 pot de crème de marron ou de confiture de châtaigne

1 bombe de crème Chantilly

Pour la pâte

2 œufs

15 cl de lait

2 cuillerées à soupe de sucre

120 g de farine de châtaigne

1 cuillerée à café de levure

2 cuillerées à soupe de sucre

1 cuillerée à soupe d’eau de fleur d’oranger

20 g de beurre fondu pour la cuisson

1 pincée de sel

Préparation des pancakes

1. Cassez les œufs et séparez les blancs des jaunes. Versez les jaunes d’œufs dans un bol puis fouettez-les avec le lait, la farine de châtaigne, le sel et la levure. Ajoutez le sucre et fouettez à nouveau pour obtenir une pâte homogène.

2. Dans un bol, montez les blancs en neige, puis ajoutez-les au mélange précédent. Laissez reposer 30 minutes.

3. Graissez une poêle à pancakes avec un peu de beurre et mettez-la à chauffer. Versez une petite louche de pâte, tournez la poêle pour bien répartir la pâte sur toute sa surface. Quand la pâte est sèche sur le dessus (au bout de 2 minutes environ), retournez le pancake et laissez cuire 1 minute sur l’autre face.

4. Gardez les pancakes au chaud sous une feuille de papier d’aluminium.

Préparation de la garniture

5. Pelez les poires, ôtez-en le cœur et coupez la chair en lamelles. Mettez le beurre à chauffer dans une poêle, puis faites-y dorer les lamelles de poire 10 minutes environ. Retournez-les à mi-cuisson.

6. Servez les pancakes avec 1 cuillerée à soupe de crème de marron, recouvrez de quelques lamelles de poire et terminez par 1 noix de crème Chantilly.

Une variante

Si vous voulez être au top, servez ces pancakes avec 1 boule de glace vanille et pourquoi pas quelques amandes effilées !

Un truc

Hors saison, ou si vous manquez de temps, utilisez 1 grosse boîte de poires au sirop.

jeudi 22 septembre 2011

Recettes Crêpes Blinis Pancakes-Blinis au reblochon

Blinis au reblochon


Préparation : 10 mn

Repos de la pâte : 1 heure

Cuisson : 20 mn

Pour 8 à 10 blinis

Pour la garniture

½ reblochon

1 petit pot de confiture de figue

Poivre du moulin

Pour la pâte

80 g de farine

½ cuillerée à soupe de levure de boulanger en poudre

1 œuf

10 cl de lait

1 cuillerée à soupe de lait fermenté

10 g de beurre fondu pour la cuisson

1 pincée de sel

Préparation des blinis

1. Dans un saladier, mélangez la farine et la levure de boulanger, ajoutez le sel et creusez un puits au centre.

2. Séparez le blanc du jaune d’œuf. Faites tiédir le lait dans une casserole. Dans un bol, fouettez le jaune avec le lait tiède et la crème puis incorporez à la farine. Mélangez pour obtenir une pâte lisse, couvrez d’un linge propre et laissez reposer 1 heure.

3. Montez le blanc en neige et mélangez-le à la pâte levée.

4. Mettez le beurre à fondre dans la poêle, enlevez l’excédent de beurre avec un papier absorbant. Versez une petite louche de pâte dans le poêle bien chaude et laissez cuire.

5. Quand la pâte est devenue sèche en surface, retournez le blini et poursuivez la cuisson de l’autre face pendant 1 minute. Mettez sur une assiette au fur et à mesure de la cuisson.

6. Déposez vos blinis sur une assiette pour former une pile. Si vous voulez les garder au chaud, recouvrez l’assiette de papier d’aluminium et déposez l’assiette sur une casserole avec un peu d’eau à ébullition.

Préparation de la garniture

7. Mettez le gril du four à chauffer. Coupez le demi-reblochon en tranches, puis chaque tranche en deux ou trois selon sa longueur. Recouvrez chaque blini d’un peu de confiture de figue, puis d’une lamelle de reblochon et poivrez généreusement.

8. Recouvrez la lèchefrite du four d’une feuille de papier sulfurisé et disposez vos blinis dessus. Passez 2 minutes sous le gril et servez.

Servez ces blinis au reblochon en apéritif ou en entrée sur une petite salade.

Une variante

Remplacez la confiture de figue par de la confiture d’oignon ou même de le confiture de mûre pour les plus audacieux. Vous pouvez aussi déposer des tranches de figues fraîches sur les blinis à la place de la confiture.

Un truc

En version froide, remplacez le reblochon par un gouda au cumin ou un comté bien fruité.

Recettes Crêpes Blinis Pancakes-Blinis aux herbes

Blinis aux herbes


Préparation : 10 mn

Repos de la pâte : 1 heure

Cuisson : 30 mn

Pour 8 à 10 blinis

Pour la garniture

5 branches d’estragon

5 branches de cerfeuil

2 branches de menthe

20 brins de ciboulette

Pour la pâte

80 g de farine

½ cuillerée à soupe de levure de boulanger en poudre

1 œuf

10 cl de lait

1 cuillerée à soupe de crème liquide

10 g de beurre fondu pour la cuisson

1 pincée de sel

Préparation des blinis

1. Dans un saladier, mélangez la farine et la levure de boulanger, ajoutez le sel et creusez un puits au centre.

2. Séparez le blanc du jaune d’œuf. Faites tiédir le lait dans une casserole. Dans un bol, fouettez le jaune avec le lait tiède, les herbes finement ciselées et la crème puis incorporez à la farine. Mélangez pour obtenir une pâte lisse, couvrez d’un linge propre et laissez reposer 1 heure.

3. Montez le blanc en neige et mélangez-le à la pâte levée.

4. Mettez le beurre à fondre dans la poêle, enlevez l’excédent de beurre avec un papier absorbant. Versez une petite louche de pâte dans le poêle bien chaude et laissez cuire.

5. Quand la pâte est devenue sèche en surface, retournez le blini et poursuivez la cuisson de l’autre face pendant 1 minute. Mettez sur une assiette au fur et à mesure de la cuisson.

6. Déposez vos blinis sur une assiette pour former une pile. Si vous voulez les garder au chaud, recouvrez l’assiette de papier d’aluminium et déposez l’assiette sur une casserole avec un peu d’eau à ébullition.

Une variante

Vous pouvez varier à l’infini cette recette en modifiant les variétés d’herbes utilisées et leurs quantités. Vous pouvez utiliser de la coriandre, du thym, du persil plat, du basilic, de l’aneth, etc.

Ces petits blinis sont aussi délicieux en accompagnement de poisson fumés. Dans ce cas, prévoyez un peu de crème fraîche nature ou légèrement citronnée.

Vous pouvez également préparez ces blinis en version mini, puis tartinez-les de tarama. Ajoutez 1 lamelle d’avocat et hop, c’est l’heure de l’apéritif !

Un truc

Ne hachez les herbes fraîches qu’au tout dernier moment : même si elles vous paraissent fortes, leurs saveurs sont très fragiles et se dénaturent très vite à l’air libre.

mercredi 21 septembre 2011

Billets-Rencontre avec Björk

Rencontre avec Björk

Photo : Inez Van Lamsweerde et Vinoodh Matadin

En pensant et composant son onzième album pour l'iPad, la star islandaise innove encore. Et met la technologie au service de son univers onirique et fantasque.

Manchester, 30 juin 2011. Soleil d'été, détente d'une fin d'après-midi britannique. Dans quelques heures, Björk donnera le coup d'envoi de sa nouvelle tournée mondiale. A l'intérieur du Campfield Market Hall, une petite halle modèle Baltard du centre-ville, on s'affaire. Pas d'icône islandaise fantasque à l'horizon, mais sur la scène centrale (un carré surmonté d'écrans), une dizaine de musiciens et de techniciens donnent un dernier tour de vis, qui à une boîte à musique géante, qui à une harpe futuriste en bois brut. Plus loin, un vieil orgue s'anime comme par magie. Il est relié par des câbles à une console recouverte d'ordinateurs. Au-dessus de nos têtes, d'une cage de Faraday suspendue à un filin, un éclair jaillit. Sursaut général.

Il reste deux heures à peine avant le concert, et la grappe de journalistes présents tente de comprendre les ­explications d'un savant fou au sujet de cette fameuse boîte à musique-cornet géant, alimentée par l'énergie solaire. Le harpiste, lui, s'est inspiré des lois de la gravité, à la demande de Björk, pour inventer son instrument. Par un mouvement de balancier et un système de quart de tour, les quatre piliers équipés de cordes pincées peuvent reproduire n'importe quelle mélodie programmée par ordinateur. On le croit sur parole.

Ces drôles de machines figurent toutes sur Biophilia, le nouvel album de Björk. Il devait paraître le 23 septembre, elle a repoussé sa sortie au 10 octobre pour y apporter quelques retouches de dernière minute. Sa maison de disques s'est adaptée. Björk est une de ces étoiles qu'on ne contredit guère.


Photo : Inez Van Lamsweerde et Vinoodh Matadin
Madone expérimentale

20 heures. Un petit vent s'est levé et la foule se presse désormais devant la salle. On est venu depuis Londres voir la star. Une large silhouette un peu gauche sort d'un taxi noir. C'est le chanteur Antony Hegarty (d'Antony and the Johnsons), suivi du comédien Willem Dafoe. Ils rejoignent tranquillement la tribune des VIP. Pour sa nouvelle tournée, Björk a choisi le principe des résidences. A la place d'un unique concert dans une grande salle, elle a préféré donner une série de six concerts sur trois semaines dans des lieux plus intimes. Ce soir à Manchester, deux mille chanceux assistent au premier. Une chorale s'avance en file indienne vers la scène, vingt-quatre jeunes femmes islandaises habillées d'or. Björk apparaît : robe bleu électrique, perruque rouge flamboyant, maquillage simiesque. Un inédit pour commencer, Mutual Core, tout en syncopes pour évoquer les forces tectoniques. La voix est forte, acrobate, gutturale et, pourtant, cristalline. Au premier rang, un fan prie. Björk ne parlera pas jusqu'à l'ovation finale.

Biophilia, son onzième album, est une création musicale, certes, mais aussi technologique, éducative, expérimentale et ludique. Un projet farfelu parfois, difficile à cerner. Multiple, à l'image de son initiatrice, Björk Gudmundsdóttir, 46 ans, dont trente-cinq de carrière, icône pop, madone expérimentale au passé punk, désormais compagne d'une star de l'art contemporain, l'Américain Matthew Barney. Quand on la rencontre à Paris, quel­ques semaines après Manchester, sa perruque est toujours aussi rouge, mais elle a rétréci de quelques tailles, le maquillage a disparu. Björk sourit doucement. Biophilia ne ressemble à aucun autre de ses disques. Le projet a germé dans son esprit, comme souvent, dit-elle, « en réaction au précédent ». En l'occurrence Volta, disque fou, dansant, rebelle, qui l'avait emmenée sur les routes pendant plus d'un an et demi. « Les six derniers mois, je commençais à voir des mirages : je m'imaginais à la maison, en train de composer tranquillement. L'impatience a grandi peu à peu, à tel point qu'une fois arrivée je ne pensais plus qu'à ça. »

Il y est question d'harmonie entre l'homme, la nature et la technologie, quand Volta était avant tout combatif, « sur les indépendances, la volonté, la revendication. » En Chine, le tube Declare independance, chanté pour le Tibet, avait fortement déplu aux autorités. Elle rit. « A la fin de la tournée, je n'en pouvais plus de jouer Declare independance tous les soirs ! J'avais envie de trouver des solutions. » Les dix morceaux qui composent Biophilia sont d'un calme apaisant, le chant a retrouvé le goût des mélodies, même si chez Björk, l'évidence n'est jamais de mise. Elle a puisé son inspiration dans un ouvrage d'Oliver Sacks, Musicophilia. Un essai sur les liens entre musique et neurologie. Björk en a tiré un univers où la musique semble prendre vie sous forme de cellules, de virus, de chromosomes, mais aussi de lave, d'éclair et de poussière de Lune !

Au départ, Biophilia était une idée (presque) simple. Un disque, bien sûr, mais accompagné d'une installation. Une sorte de maison musicale à visiter. A chaque morceau de l'album correspondait une pièce. La maison aurait suivi l'artiste à chacune de ses étapes autour du monde. Björk a ensuite pensé à un film en 3D. En 2010, l'ar­rivée de l'iPad, la célèbre tablette d'Apple, a tout chamboulé. Fascinée par les technologies tactiles depuis Volta (sur la tournée, elle utilisait déjà deux instruments tablettes : le Lemur et le Reactable), Björk s'est passionnée pour l'outil, au point de vouloir non seulement composer avec, mais y transférer l'ensemble du projet, de sa conception à sa distribution.

D'installation, Biophilia est devenu application, ou plutôt suite d'appli­cations (ces micrologiciels nés avec l'iPhone) téléchargeables. Elles correspondent chacune à un titre de l'album. Björk les a conçues comme des étoiles singulières qui forment la galaxie Biophilia, à l'apparence d'un cygne intergalactique. Il est signé des graphistes M/M. Björk leur est fidèle depuis leur travail sur son album Verspertine, en 2001. Pluie de percussions dans sa version simplement instrumentale, le morceau Crystalline s'apparente dans sa version « appli » à un jeu vidéo fait de tunnels mystérieux et de cristaux multicolores qu'il faut amasser.

On peut l'écouter, mais aussi le modifier à l'envi, en inclinant sa tablette ou son téléphone. A ses yeux, l'iPad n'a rien d'un gadget et tout d'une révo­lution. « Enfin la technologie devient intuitive, tout le monde peut se l'approprier. Grâce à l'iPad, je peux me con­necter à une harpe, un piano et en jouer le plus simplement du monde. Je cherche depuis des années sur mes disques à faire se rencontrer le mieux possible les instruments acoustiques et les rythmes électroniques. Et là, j'ai pu les unir comme jamais auparavant. »


Photo : Inez Van Lamsweerde et Vinoodh Matadin
Réconcilier nature et technologie

Il suffit d'un doigt pour parcourir Biophilia, œuvre sonore et tactile, mais, pour y arriver, Björk a remué ciel et terre. Elle s'est adressée aux meilleurs informaticiens du moment (le studio Scott Snibbe, créateur de Bubble Harp et Gravilux, deux applications musicales célèbres, mais aussi le créateur du jeu SimCity...), a recruté des inventeurs d'instruments pour obtenir des sons inédits. Avec eux, elle a joué les docteurs Franken­stein, osé des hybridations inédites, comme le « gameleste », croisement de gamelan (percussions balinaises) et de célesta (un piano au son de glockenspiel) que l'on entend sur Crystalline. Demandé l'impossible en faisant jouer la ligne de basse de Thunderbolt par un arc électrique. Essoré les méninges du créateur de la harpe balancier qui s'anime progressivement à la fin du concert, au moment de jouer Moon. Le résultat est enchanteur.

Pendant un an, Björk a donc joué les chefs d'équipe, un rôle dans lequel elle excelle depuis longtemps. Elle a coordonné le travail de chacun, donné ses directives par e-mails, multiplié les rendez-vous. Sa motivation ? Unir les contraires, les faire dialoguer. Une obsession björkienne qui parcourt son œuvre depuis Debut. En 1993, son premier album solo avait permis à la techno d'intégrer triomphalement le monde de la pop. A 27 ans, Björk venait de quitter son groupe à guitares, les Sugarcubes, et avait rejoint la scène électronique naissante, par goût (« Tout n'était plus que rythmes et polyrythmies, quel bonheur ! »), mais aussi par désir d'émancipation : « Composer seule, c'était la garantie de ne plus jamais être uniquement la fille du groupe. Et l'électronique me le permettait. »

En 2011, à l'heure de Fukushima, Biophilia se veut une déclaration d'amour de la technologie à la nature. A moins que ce ne soit l'inverse. Une réflexion sur le corps et les éléments, à l'image de Virus, chanson d'amour et de mort à la beauté sinueuse. « En fait, je me sens un peu comme Kofi Annan dans cette histoire, à faire le lien entre les pro-nature et les pro-technologie. Je ne suis pas une personne extrême, les gens qui le sont me sidèrent, je les vois comme des puritains. »

Pour mieux se faire comprendre, Björk s'est offert les services d'une musicologue pour expliquer sa musique sur les applications, mais aussi animer des ateliers pour enfants dans chaque ville où s'arrêtera la caravane Biophilia. Donner à voir ne suffit plus, Björk veut transmettre sa passion et son enthousiasme. « J'ai l'impression de réaliser l'école de musique dont je rêvais enfant. Une école où l'on inciterait les enfants non pas seulement à interpréter, mais aussi à créer leur propre musique. »

Projet ambitieux, démesuré, Biophilia s'est appuyé sur la notoriété de Björk pour exister, mais aussi sur le géant Apple pour prendre forme, au risque de faire planer le doute sur son intégrité. Pis, sur la sincérité de sa démarche. Est-elle un outil commercial d'Apple ? L'entreprise de Steve Jobs a des airs de diable pour beaucoup. Elle le sait, ses propres amis le lui ont dit. D'autres lui ont reproché de ne pas avoir ouvert son projet à tous. Il ne fonctionne pas sous Android, le système concurrent d'Apple, et donc sur la moitié des téléphones du monde. « J'ai conscience qu'une telle association est potentiellement dangereuse, mais je crois qu'être punk aujourd'hui c'est ne pas rester dans son coin à dire non à tout. Les gens râlent contre le piratage, trouvons des solutions. J'encourage tous les artistes à se lancer dans ces nouveaux territoires. Internet est le monde d'aujourd'hui, construisons notre espace de créativité. Les businessmen ne le feront pas à notre place. »

Le disque, cependant, n'est pas sponsorisé. « Je ne reçois aucun argent d'Apple, mais j'ai construit chez eux une "boîte à applications" pour ma musique, ce qui n'avait jamais été fait. Ils m'ont aidée, soutenue sur le plan technique. Ils étaient tellement heureux qu'un ­artiste se serve de leurs outils de cette façon. » Pour être sûre que cela ne tournerait pas à la négociation de marchands de tapis, Björk est même revenue sur un principe établi depuis vingt-cinq ans : ne jamais assister à une réunion d'affaires. « Je voulais avoir la garantie que nous étions bien en train de construire un lieu de créativité. Croyez-moi, ce n'est pas ce que je préfère. Mais bon, c'est comme s'occuper de sa famille. Il ne suffit pas d'aimer ses enfants, il faut aussi s'assurer que le frigo est rempli, que les factures sont payées... »

Pour Biophilia, les factures ne le sont pas tout à fait. Certaines applications sont encore en développement, faute de financement. Leur succès est également loin d'être garanti. Inventer un nouveau modèle suppose une part de risque. Björk, mécène futuriste, s'en moque, comme elle s'en moquait déjà à l'époque des Sugarcubes, lorsque, jeune punk, elle tenait bénévolement, avec d'autres volontaires, la seule boutique de disques rock d'Islande. « Quand il y avait de l'argent, on partageait cinquante-cinquante. Le but était de financer nos disques. Nous étions la deuxième génération post­indépendance et nous avions besoin de comprendre ce qu'était notre identité, le fait d'être islandais. Il n'y avait qu'une maison de disques à l'époque, et elle traitait mal ses artistes. Alors, pour nous, se prendre en main n'était pas une question d'argent mais de responsabilité. » Dans le monde de la musique actuelle, ce pourrait être une question de survie.


Photo : Inez Van Lamsweerde et Vinoodh Matadin
Source Télérama